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On ne badine pas avec l'amour (acte2 scène V)

  

       Adieu Camille, retourne à ton couvent, etlorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'on empoisonnée, réponds ce queje vais tedire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleuxet lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses,vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où lesphoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y aau monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et siaffreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais onaime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière,et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois : mais j'ai aimé.C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

 

Alfred de Musset (1810 - 1857)