Anne.U

De ces couleurs mélées de formes troublantes
Kaléidoscope à nos prunelles ravies
surgissent des images du fond de l'esprit
Qui nous laissent longtemps fébriles, pantelants

Peinture abstraite, secrète, déroutante
Insuffle au regard  les prémices de ta vie
Et ouvre tes abîmes à nos coeurs endormis
Laisse tes rêves en nous se fondre un instant

Une symphonie orchestrée par nos yeux
Une douce vision chantant à l'oreille
Nos sens énivrés se pâment, l'âme s'émeut

Le tableau est figé mais vivant dans nos jeux
Seul l'esthète averti y puise des merveilles
Et des chants et des bruits à nuls autres pareils

Volutes fantastiques, pleins et déliés
De nos pensées en noir et blanc le tatouage
Des signes évocateurs de paysages
Formes savantes joliment enluminées

C'est fascinant de lire à livre déployé
De se noyer dans ce dédale de messages
Suivre d'une plume le long et doux sillage
Et se perdre à jamais au fil de ces années

Une immersion aux sources d'un âge perdu
Gothique, onciale, ces alphabets disparus
Lettres arabesques ciselées finement

Venues du fond de ces graves monastères
Calligraphie d'un temps où l'on prenait le temps
Qui nous livre à présent tout son lot de mystères

Comme un tableau d'artiste égrénant ses images
Le vieux livre dispense ses lettres en miroir
Reflet du temps passé, secrets dans les tiroirs
Qu'on lisait enlacé attendant les mirages

Les couleurs de ces lettres effacées sur la page
Rappellent au lecteur que le temps certains soirs
Devait paraître long quand manquait le savoir
Les veillées étaient là pour pallier aux dommages

Assis autour de l'âtre, suspendus à ses mots
Ils regardaient béats dérouler les tableaux
Ils buvaient ses paroles comme l'arbre la sève

Mais la sève a atteint les branches à présent
Un livre au creux des doigts la solitude est brève
Et la longueur des soirs ne pèse plus vraiment

Tourbillon insensé
Maëlstrom d'or et d'argent
Mes paupières fermées
s'offrent au firmament

Halo luminescent
La lune me tatoue
La trace d'un croissant
A jamais sur la joue

Tels des mots en images
A mes yeux ébahis
Se dessine, oh mirage
L'oeuvre de Kandinski

Sur le fond de la toile
Mon âme effleure l'onde
S'enroule dans le voile
D'une brume profonde

Je redescends sur terre
Et ouvre grands les yeux
Serrant fort la poussière
Haleine prise aux cieux.

Tourbillon de pensées
Cyclone au coeur d'argent
Sous mes paupières fermées
tournoie au firmament

Un vol de papillons
A ce maelstrom se mêle
Abreuvant ma raison
De poudre et d'étincelles

Tels des mots en images
Qui soudain prennent vie
Des sons en paysages
A mon âme se déplient

Et voilà mon esprit  
Qui se cogne aux étoiles
Debout entre deux vies
Passerelle sur la toile

Je redescends sur terre
Et ouvre grands les yeux
Serrant fort la poussière
Haleine volée aux cieux.

Je n'avais pas eu la curiosité de venir jusqu'ici mais je trouve ce forum formidable, j'ai beaucoup appris aujourd'hui en lisant les demandes et les réponses des uns et des autres, merci. Aussi je soumets mon texte volontiers à vos conseils et à vos critiques Amitiés Anne

D'autre part, j'ai un problème avec la ponctuation en poésie, j'ai entendu dire qu'on ne mettait pas de virgule à la fin des vers, du coup je n'ai pas ponctué !!! Anne