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Emma

Member Since 18 Nov 2005
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Brumes inquiétantes

13 December 2005 - 05:05 PM

BRUMES INQUIETANTES

Où que j'aille, quoique je fasse
Les images me traquent
Et me sautent en pleine face
Comme des coups de matraque.

Des visions presque insensées
Défilent sur l'écran,
Paralysent mes pensées
Comme un envoûtement.

Les clichés violents
Ou indécents
Choquent mes valeurs
Et ma pudeur.

Les pourvoyeurs de l'horreur
Bafouent la dignité
En exhibant le malheur
Et la mort, sans respect.

A force d'être abreuvée
De scènes insupportables,
Vais-je obtenir le brevet
De froideur détestable ?

Les clichés violents
Ou indécents
Peuplent ma mémoire
De reflets noirs.

Les larmes du monde roulent
Dans mon coeur dévasté
Par ma culpabilité
Devant le sang qui coule.

La violence omniprésente
Envahit mon cerveau
Comme une brume inquiétante
A l'heure des infos.

De l'aurore à l'aube

03 December 2005 - 10:10 AM

L'aurore
Murmure,
Pour sûr,
Tout dort
Encore
Sous l'or.

La lueur
S'agrandit
Et emplit
De fraîcheur
La candeur
De la fleur.

C'est le déclin
D'un long silence,
D'une courte absence.
Le jour éteint
Le ciel empreint
De reflets fins.

Le chant mélodieux
De l'oiseau se perd
Dans le bruit de fer
D'un train coléreux.
Les hommes, peu à peu,
Reprennent leur jeu.

Au-dessus des toitures,
L'air se teinte de gris
Comme un nuage aigri
Par de sombres ratures
Délétères et impures
Qui blessent la nature.

Une clameur assourdissante
Salue le milieu du jour,
Perdu et tellement lourd
D'évocations inquiétantes.
C'est la marche exubérante
D'une foule dissonante.

Le vrombissement d'un avion
Déchire l'air d'une traînée blanche
Comme un trait noir sur une pervenche.
La nerveuse circulation
Ecrase les conversations
Et insulte toute obstruction.

Les pions reprennent leur place
Sur l'échiquier de l'emploi
Où le plus puissant est roi.
Et le nabab se prélasse
Dans son palace presqu'en face
Du chômeur qui perd la face.

L'enfance turbulente
Peuple l'après-midi
de ses cris réjouis.
Et la vieillesse arpente
Sa mémoire oscillante,
Seule trace encore vivante.

Un bruyant prélude
Gémit dans l'espace,
Emplit les terrasses
D'une solitude
Noyée d'habitudes
Et de lassitude.

La nuit étend
Son voile opaque
Scindé de flaques
De diamants
Illuminant
L'astral écran.


Des chandelles
Brûlent encore,
Et dehors,
Un appel
Qui chancelle
Sous le gel.

Tout dort.
La pure
Nature
Ressort
Sans tort
Son or.