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subalterne

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Je Ne Crois

10 November 2006 - 11:53 AM

Je ne crois.


Je ne crois que ce que je vois.
Je ne crois pas que ce soit possible. Comment peut-on vivre sans croire en rien ?

Je crois, en ce que je vois.
Le plus important n’est-il pas, dans ce qu’on ne voit pas ? Crois-tu trouver, en ce bas monde, le lac magique dont le reflet offre à la vue le sens des choses ? Si tu t’y regardais, ne verrais-tu qu’un immense œil, sans corps ni âme ?

Ca n’existe pas. Je ne crois que ce que je vois.
Jamais, de ta vie, tu ne verras ton propre visage, ton propre regard… Ailleurs qu’à travers un miroir. Crois-tu ne pas en avoir ?

Va savoir. Je ne crois que ce que je vois.
Tu as tant que quiconque besoin de croire ! A force de trop vouloir en voir, tu ne regardes plus rien …

Je ne crois que ce que je vois.
Ainsi, il n’est pas un lieu en ton être, un moment d’oubli, un espace à toi, refuge éternel à ton éphémère existence ?

Il y a tant à voir. Je ne crois que ce que je vois.
Peut-être serait-il plus sage de fermer les yeux, que de les braquer obstinément au mauvais endroit.

Je ne crois que ce que je vois.
Est-ce la plus sécurisante des illusions, la plus étriquée des prisons … Ou simplement les deux à la fois ?

Toi, tu doutes. Moi, je ne crois que ce que je vois.
Alors tu es mort. Je sais bien que ce que tu portes de plus fort, de pire et de meilleur, simplement … De vivant, d’humain… Est là, au fond de toi. Là, où le regard, ne se pose pas.

Je suis fort. Je ne crois que ce que je vois.
Jamais alors, tu ne prêteras à ton âme, le plus précieux des trésors. Au seuil de la mort, tu n’auras que ton inexistence à regretter. Que laisseras-tu aux tiens ?

Mes biens. Je ne crois que ce que je vois.
Ta prison pour héritage. Dieu, que si l’enfant ne garde qu’une image de moi pour continuer à exister… Ce ne soit pas celle de ma voiture, ma machine à laver, ou tout ce qui m’aura possédé. Juste celle d’avoir su offrir une chance à sa liberté. Lui avoir appris à embrasser du regard, sans jamais s’être laissé possédé…Par l’insolente beauté, d’un ciel étoilé.

Je ne crois, que ce que je vois. Les étoiles ne font pas vivre…
Vivre ou survivre, nous sommes né avec, c’est donné. Voir et n’être vu qu’à travers tout, sans jamais avoir appris à regarder … Ne fait pas exister.

Vivre Un Rêve

10 November 2006 - 11:52 AM

Ca fait bien longtemps, bonjour à tous.
... Je ne fais jamais ca d'habitude. Mais j'ai eu envie d'essayer. Voilà. Et Désolé.

* * *

Arpenter la vie, comme une simple galerie.
Percevoir le monde, jusqu’au plus noir, comme un simple miroir.

Même ici.

Se laisser submerger par les rapports des sens.
Se soumettre, surtout sans le dire, à sa propre démence.

Surtout … ici.

Ne pas détourner le regard,
Rester à la bordure. De son propre espace.
N’offrir à sa raison aucun égard,
S’oublier, au plus persistant comme au plus fugace.

Ce peut-être ici.

Offrir son temps en pâture,
Aux joies les plus éphémère,
En soustraire en retour,
A ses plus folles angoisses,
Partager ses élans ; intimes,
Se montrer fort, d’être trop faible,
Voler à son cœur,
Rendre grâce à Dieu
D’avoir encore sa vie
Sans fondement
Pour jurer
Sans tenants

Posséder !
Soi.

Ailleurs. Mais pas ici.

Un trés vieux propos...

12 January 2006 - 03:12 PM

" J'aime prêter ainsi mon âme à vos cruelles ironies ...

De la rage éphèmère
et de l'indifférence sourde

Que vous savez y mettre, moi, pauvre abruti

Je ne sais qu'en retirer ...

Un petit goût d'infini. "


Je la garde pour dite aujourd'hui...

Sortie des limbes, inspiré par - ou à l'attention (si, attention ...); de ceux qui savent leur dire "c'est mauvais"

J'avais aussi quinze années, sans doute moins , quand est sorti ce ... Ce n'est pas si loin.

Voyeur, ou pire.

10 January 2006 - 02:38 PM

Vous me qualifierez sans doute de voyeur, ou pire. C’est effectivement ce que je suis, tant et si fort que c’est par son propre regard que je me rince l’œil, que je me repaît de sa vie. De ses plus violents désirs à ses plus profonds ennuis, il n’est ainsi pas la moindre goutte d’humanité en lui perdue qui ne m’échappe. De ses sens, je fabrique une succession d’images, que je me plais à parcourir, souvent, telle une âme errante arpentant une galerie qui tous les jours verrait naître une nouvelle pièce à sa collection, dans laquelle chaque toile évoluerait au même rythme dans les autres dimensions que dans le temps, dans laquelle chaque scène serait éternellement menacée de se voir complétée, modifiée, ou juste détruite. Bien indépendamment de sa valeur, une galerie évoluant de manière si chaotique que les portes nous en resteraient fermées aussi longtemps qu’on ne saurait prêter un sens à l’éphémère. C’est ainsi que j’ai reçu chaque mot, qu’il les ai, ou non, écrits. C’était une cérémonie devenue rituelle ; à cette image elle portait son lot de ridicule. Quand ce devenait trop oppressant, quand il décidait qu’il valait fin mieux noircir des pages que de se laisser submerger par des trop pleins qu’il ne savait plus gérer, il devenait presque hystérique. Et content de lui, avec çà. Il grattait le papier à le déchirer, parfois, mais jamais il ne s’arrêtait avant d’avoir franchi à revers le seuil de douleur nerveuse, limite dont il ne devait la conscience qu’à un instinct étrange à son être, contrastant étonnamment avec ce qu’on pourrait appeler sa personnalité – je préfère parler de son bordel. Puis, revenu à un état plus clément, il relisait, de préférence un mot sur deux ou trois, jugeais placidement que ça ne ressemblait à rien, se demandait même souvent de quelle source empoisonnée ce pouvait bien être puisé. Effectivement, posé sur la même échelle, l’imagination qui le submergeait lors de ses périples, et celle qu’il empruntait à je ne sais quel néant pour trouver des moyens de destructions dignes de son indignation du moment, ses mots ne valaient sans doute pas grand chose. Qu’importe, l’acte qui succédait à l’acte devait faire partie intégrante du besoin auquel il répondait alors. Qu’importe, que tout ceci soit détruit, puisque qu’immortaliser était pour lui la plus barbare des analogies à la mort. Tout du moins, il n’est pas, dans l’interminable labyrinthe de représentations qui est aujourd’hui le mien, un ouvrage aux vents qui n’aille pas sans la forme, la rage qu’il a mis à la détruire d’un simple souffle. Je n’ai pas trouvé ailleurs tant de matière que dans sa propension à contempler le vide, à cette forme puéril d’émerveillement, à ces terreurs infantiles … A ce désintérêt pour lui si évident de cette pièce de vie pourtant si fragile. Il préfère se répéter qu’il n’existe, en ce bas-monde, aucun être qui ne soit que pour lui-même, il s’égare souvent avec une joie amère dans l’image d’une diabolique machinerie dont il ne constitue qu’un infime rouage, peut-être simplement une goutte d’huile sortie tout droit d’un bidon de plusieurs litres, lui même sorti d’une raffinerie qui produit des engrais à machinations de bien douteuse qualité … Je saurais bien m’étendre encore des heures sur son être, son paraître, ou ses mal-êtres, mais il n’importe pas tant, face à une œuvre, tout aussi anonyme ou médiocre soit-être, de lire les commentaires des bien-pensants qui en ont fait la critique, que de se laisser porter, égarer, à simplement la contempler. L’histoire est anodine ; le fait, pour nous, n’y fait rien à son intérêt. Je ne m’en fais pas tant … Vous comprendrez.

Ecrire comme elle peint.

06 January 2006 - 06:19 PM

Il n’y a en tout ceci ni vérité, ni mensonge. Il me semble qu’évoquer est combien plus précieux qu’énoncer un fait, le sens ni fait jamais tant que la sonorité.

Quelle prétention que celle de savoir aligner, l’un après l’autre, ces caractères dénués de sens, de vouloir créer un flot capable d’emporter, de posséder, de ballotter, de noyer, au gré des besoins trop concrets d’une simple créature dite pensante …

C’est bien la seule chose à laquelle je m’applique ; c’est bien ma conscience, tantôt inavouée mais toujours inassumée,  que ce désir ardent de vouloir, né d’un besoin viscéral, savoir cultiver ce champs des sensibilités.

Choisir les mots simples. Aussi simples que les plus doux plaisirs, même ceux que l’on tire des situations les plus complexes, des plus violentes passions. Et là est bien mon plaisir, telle est ma recherche, mon évidence, pour ces jours, ici-bas. Refléter, douloureusement, tendrement, ou les deux simultanément … Les affres d’une vie.

Un mot doit bien en valoir un autre. Aucune étoile n’est semblable, il n’est pourtant qu’un terme pour toutes. Le présent ne se conte pas. Je déteste les mots. C’est bien cela …

Je vous voue une haine profonde, pour cette promesse que vous constituez par votre simple existence ; promesse éternelle de tous les arts, mais des arts entre tous, il m’apparaît que vous vous êtes imposé à la nécessité humaine, tant et trop, à en devenir le plus vulgaire. Je vous exploiterai à l’inacceptable , vous emploierai à mal tant que je n’aurais pas touché au but, tant que je ne vous aurais pas contraint à cette parole impossible, de laquelle vous ne pouvez plus que vous défier de fait, dont vous ne savez plus qu’être l’outil de l’énoncé.

Ainsi. Il me faut tant de mensonges pour parvenir à enfin soustraire à l’alignement un semblant de vérité, bien plus que les manières, biographique ou historique, pour rendre une infime valeur à ce que je prête comme raison à votre torture, bien plus que la manière romancière pour restituer un si dérisoire extrait de la matière brute….

Puisque vous êtes toujours si vulgaires, menteurs, grossiers, infimes, approximatifs, injustes… Je ne peux que me résoudre à vous employer de la sorte.

Pendant qu’ainsi je m’acharne à vous faire porter mes propres manques, mon monde vous adule et vous honore ; vous voilà portés par un flot dont le courant dépasse, de combien, la grande rage de notre curieux siècle , cause de nos insuffisances. Il est de bon ton de régler ses comptes avec papa et maman et d’en faire part à la conscience collective, il est de grande mode de livrer, comme s’il s’agissait de la plus intime des confidences, l’air convaincu porté par le propos mûrement étayé, que l’œuvre nous a servi de thérapie … Quel ennui, auteur ! Ai-je besoin de ta pièce, de tes récits à la pudeur curieusement distribuée pour comprendre que je n’ai aucune vocation à devenir thérapeute ?

Et nous voici déjà dans le vif, avant d’avoir pris le temps de l’introduire. Un mensonge éhonté, image d’une terre en moi désolée, où du regard je ne peux que nourrir la jalousie de ce qu’ils y portent, eux, de talent. Un mensonge impertinent, qui ne saurait mieux représenter une pâle vérité trop chère à mon cœur.

C’est bien de cela qu’il s’agit, et bien ce que j’ai ici à offrir à qui voudrait s’y attarder. Elle peint. De ses mélanges de couleurs tantôt délicats et tantôt obscènes, de ses coups de pinceaux très mesurés aux mouvements les plus rageurs… Lorsqu’elle rejoint son univers intérieur de plein gré, que de sa toile elle nourrit le désir d’en créer un reflet, que chaque choix en appelle une infinité d’autre, celui du point de vue, celui de l’infinité des filtres de sa propre perception…

J’aime l’image d’elle dans ce contexte, lorsque, de ne plus rien faire que d’exister face au miroir qu’elle a alors choisi pour son âme, elle se livre, sans grille intellectuelle pour palier ou seulement adoucir ses paradoxes, sans autre forme de pudeur que celle … de rester humaine. Et encore.

Nous y sommes. C’est mon désir, de flirter avec sa manière. Ne rien en retirer, rien que de simples scènes. Ecrire comme elle peint.