LoupdesArcans

Un homme est un homme, mais celle qu'il aime est une Déesse.
Chérissez aujourd'hui avec moi le nom de la Princesse
Qui réveilla mon coeur d'un regard,
Qui enflamma mes lèvres d'un sourire.
Mais comment vivre aujourd'hui sans la chaleur de son rire
Sans la beauté d'un pur hasard ?

Est-ce la dernière vie du vieillard
Qui du haut de sa tour cherche le moyen de devenir un dieu
Parce qu'il a oublié d'être un Homme ?

Pourra-t-il être homme sans Dame ?
Pourra-t-il être esprit sans Coeur ?
Le sage est-il destiné à être Roi ?
Le sans-corps ressent-il la Pique

Qui dans son coeur éthéré plante la graine de la vie,
Lui donne corps pour qu'il agisse,
Lui donne peau pour qu'il souffre du vide,
Lui donne yeux pour qu'il voit la beauté,
Et désespère de sa mélancolie ?

Son esprit mérite-t-il ses ailes ?
Son coeur mérite-t-il ses chaînes ?
L'ambre a parfois plus d'attrait que la plume
Et ses maillons sont d'un bonheur sans brume.

Je souhaiterais parfois que ce vieillard n'estiste pas
Mais lui refuser sa place alors qu'il me sauva !
Qu'est devenu le garçon qui souhaitais juste être aimé
A-t-il seulement existé ?

Aujourd'hui je ne veux qu'une chose

Abandonner l'idéal à l'Eternité
Et succomber au plaisir de la fièvre.
Pouvoir enfin laisser brûler mes ailes
A la chaleur de ses lèvres,
Pour un baiser,
Pour elle...

Le crissement du tapis de cristal poudreux
Sous mes pas de pélerin s'envole vers les cîmes
Des arbres dont la neige recouvre les épines
Qui vibrent aux vents en un chant fabuleux

Et sous les branches d'émeraude et d'opale
Danse pour moi l'esprit d'Epinal
Qui porte à ses épaule nues un immense châle

Elle virevolte entre les cîmes, tournant dans les hauteurs
Et réchauffe dans ses pas la solitude de mon coeur

La Dryade s'enfuit alors dans un doux baiser...

Selon les légendes un Dragon crache le feu
Selon les peinture un Dragon vole
Pourtant devant moi, c'est la silhouette informe
D'un vocan enchaîné qui se débat, furieux

Les chaînes d'ambre accrochées à la Croix
Sont cet exquis châtiment qui brise les voix
Semblable à la chair nue caressée par la soie

L'Enfer bout dans ses veines sous ces cieux blafards
Et donne ses couleur au visage hagard

Qui observe cette vie détruite par leur Dieu...

Des lèvres exquises sur le fil de l'eau
Glissent sans un bruit dans cette danse étrange
Et dans chaque mouvement brillent les écailles de l'Ange
Dont les reflets furtifs filent sur ma peau

Voguent aux embruns les chants irréels
Des déesses marines planant vers le ciel
Et s'écoule dans mon âme à la douceur du miel

Voyez ces illustres et divines créatures
Entendez leurs mélodies qui tendent les voilures

Et mènent le navire vers les rivages blancs...

J'ai vu sur des murs que personne n'a construits
Les symboles d'une langue que personne ne parle
Mais tout le monde la comprend car y fut instruit
Dans les bras de la belle qui nous offrit ses charmes

Le temple dont les murs ne furent jamais bâtis
Glorifie la déesse qui règne sur nos vies
Mais pour moi qui suis seul le temple est détuit

Qui sera celle qui de sa main douce et belle
Saura guider ma plume vers son divin autel ?

Qui sera celle qui saura me faire aimer ?