Jump to content


smoke

Member Since 07 Oct 2005
Offline Last Active Dec 14 2006 06:14 PM
-----

Topics I've Started

Récidive

16 May 2006 - 08:34 AM

Éternellement veule,
Tu voulais partir seule,
Tes cigarettes jetées en vrac
Dans le fond de ton sac.

Tu es arrivée un soir
Bien après les mots qui fusent,
Bien après les larmes qui s’usent
Et les prières qui se refusent .

Et maintenant, sur ce lit blanc,
Entourée comme jamais par tous ces gens,
Rien n’a changé. C’est comme avant.
Tu réclames encore sa bise au sang.

Tu veux la fin.
Non… Tais-toi. Ce n’est rien.
Juste la trêve qui se met encore en grève,
Le manque qui décline les lèvres.

Tu parles de ces vagues qui claquent ,
Des mises à sac et des ressacs.
Tu dis le souffle après le choc
Quand il se coupe et revient rauque.
Tu sais les cris qui jaillissent en rut
Et se vident contre les silences abrupts.
Tu pourais en appeler tous les vents
Et réciter tous tes ouragans.
Tu dis que tu sais tomber des hautes falaises,
Que tu sais serrer les cordes qui se pendent aux cous,
Que leurs pilules à avaler ne sont que fadaises
Tu ne dis pas que les fils de tes rasoirs sont plus doux .
A toutes leurs questions, tu ne répondras plus du tout.

Alors, devant eux, tu prends l’air bête.
Et tu voudrais que sous tes bandelettes
Tes lignes brisées,  se fassent plus discrètes.
Dans ta poésie défaite,
Quand quelque chose tremble,
Est-ce une lame qui ressemble
A ta bise quand elle incise
Le bleu d’une veine  ?
Ou est-ce cette larme indécise,
Qui égoutte toujours sa peine ?

En souvenir d''une jeune femme arrivée en urgence à Purpan après une tentative de suicide et qui est restée mûrée dans son silence pendant plus de 7 jours.

Les Marquises

10 May 2006 - 11:48 AM

Grand Jacques il me faut dire à vos marquises
Que le temps ici, aussi, s’immobilise
J’ai souvent gravé sur les peaux de grands cercueils
Les nervures fortes et serrées de ces feuilles
Qui se détachent de la branche qu’endeuille
Le vent quand il les pousse en amas sur nos seuils.
Sans autre espoir que de retourner à la terre
Elles nourrissent les affres de nos pauvres vers
Ici quand la pluie d’hiver traverse l’hier
Qu’il ne reste plus à l’amour que son envers
Tu le sais toi. Qu’il est lourd cet héritage
De cicatrices qui fleurissent nos cages
Et ne laissent dans nos mains pour tout bagage
Que la trace barbelée de nos grillages.

Quel temps fait-il chez toi, Grand jacques, tout là-haut ?
Ici les nuages n’ont plus jamais beaucoup d’eau.

S'approche l’été, et sa haute lumière
Nous fait plus fluides. Nous traquons l’éphémère
Des parfums à voler dans les pierres
Quand elles racontent l'histoire de nos déserts

Maintenant Jacques il faut que je te dise
Quand l'amour une fois encor' mobilise

Quizas, Quizas, Quizas

05 May 2006 - 03:01 PM

Tu veux qu’on se raconte une histoire ?
Demande l'homme à la femme en robe du soir
Il allume des bougies. Elle déploie un drap blanc
Et s’étendent dans la chambre des amants.
La nuit les enveloppe,
Le désir sera leur pilote  
Au-dessus d'elle, il voit comme un nuage
Dans l’eau verte de ses yeux
Amoureux ?
Pas sage ?
Passage ?
Il l’embrasse.
Quizas, quizas, quizas
Et l’eau  s'est déversée dans la bassine d’étain
Mémoire d’un  temps devenu si ancien.
Hier . Une  fausse passe...
Une impasse ?
Quizas, quizas, quizas.

Sangre

04 May 2006 - 11:44 AM

Mais où est donc passé tout le sang de nos corps ?
Comment pourrai-je me réveiller tranquille
Si je ne sais  où a coulé dans les villes
Tout ce sang qui s’est échappé hors de nos corps
Quand le jour qui se lève oublie encore l’aurore
Est-ce dans l’herbier où s’assèche l’hellébore ?
Dans le livre des comptes en rouge du remord ?
Dans les cœurs gravés sur l’ écorce des arbres morts ?  
Ou dans ces tâches qui rouillent mes doigts encor’

Dans la rue où roule lentement un sang noir
Les notes pincées d’un joueur de guitare
S’échappent des escaliers de la gare
Leurs noires sœurs se mêlent au son de l’ivoire
D’un piano forte qui se joue quelque part

Le sang qui a coulé  coulera encore
Mais où s'en va tout ce sang qui sort de mon corps ?

Séparation De Bien

03 May 2006 - 03:24 PM

Tu peux garder ...


Les lettres en souffrance et les phrases convenues
Les promesses que l’existence n’a pas tenues
Les amours déjà vues et celles qui se sont perdues
Je t’accorde le bénéfice du doute… qui l’eût cru ?

Je pars avec mon pull troué, mon jean d’avant guerre
La tendresse que j'ai mordue dans la poussière
Le goût du sel que m'apportait  le vent hier
Les éclats de mes rêves et ton coeur de pierre.


J'emporte mes monologues à perdre haleine
Te laisse ta chance ; je  garde ma veine
Tous les éclairs, les orages et la pluie
Les miroirs dans lesquels la vie  sourit
Le frisson des draps où naquit mon âme
Tous mes péchés et secrets de femme.

Ne cherche pas  à quatorze heures midi
Pour toi, je ne reviendrai plus ici.
Puisque je te sais beau parleur et  bon entendeur
Aujourd'hui je te dis : "Salut ! "
En souvenir,  ces quelques fleurs artificielles
Et mes regrets éternels.