sweetyoffire

Je marchais dans ce parc, et mon doigt était tordu
Il se prenait dans les feuillages...
J'enlevais mes chaussures, et même si elles étaient bossues,
Elles ne reflétaient en rien mon âge.

Je courrais au milieux des passants aux nez dans leurs cheveux
Tant dis que je ratais l'odeur des quelques fleurs autour,
Et je râlais la bouche dans l'eau de la fontaine "Aux cieux"
Afin de ne pas réveiller ces boulets noirs de vautours.

Je jetais donc mes deux chaussures sur l'escalier romain,
Quand je me rendis compte que j'y avais laissé l'orteil...
Un ridicule passant me siffla que c'était très vilain
Et que Madame de Fontenay devenait très vieille.

Puis les oreilles jusqu'au sourire, il ricana comme Brebis bêle
Sans savoir que de sa poche était tombé un bout de son sommeil.
Je le pris déclicatement, le posai sur le bout de mon téton,
Et l'abreuvait de ce liquide que l'on destine aux nourissons.

Puis je courru consulter le garagiste en haut de la cabanne:
Il palpa mon sein, mis le bout de son menton sur mon épaule,
Annonça d'un air sérieux qu'il s'agissait d'une panne,
Et me préconisa pour soixente-six jours deux de ses boussoles.

Sur le cadran de la première était marqué "regarder ici"
Quand je vis ma chère grand-mère
Crier au loin une ride en l'air :
"Hey petit garnement! Regarde-toi du fais pipi!"

Sur la deuxième boussole était gravé en gras :
"Regarde derrière toi..." et quand mon dos se retourna
J'eu l'impression de percuter quelque chose gris
Quand je réalisais que je venais de tomber du lit...

Sweetyoffire dans un autre monde...

Je ne regarde plus le ciel de la même manière
Depuis que le temps a épaissit le contour mes hanches
Ces nuits qui autrefois regorgeaient de mystères
Sont aujourd’hui si claire qu’elles m’apparaissent blanches

Enfance tu m’as laissé, il y a de cela quelque années
Seule sur cette planète qu’autrefois nous avions peinte
De couleurs, de chaleur, et de mille et une teinte
Que la force des années semble avoir effacé

Enfance toi qui parfumait d’innocence mon regard sur le monde
Sans toi je suis comme eux, je parle désormais comme eux
Je redis ces mots que tu disais immondes
Quand il sortait de la bouche de ces grands, malheureux

Mais où es-tu partie ? Pour qu’elle ange m’as-tu quitté ?
Qui m’emmènera au Pays Imaginaire ?
Qui animera de sourires mes peluches et mes poupées ?
Et mes angoisses si elles reviennent, qui les fera taire ?

Le monde est dur ici, les gens sont sournois
Je veux que tu reviennes à moi, que tu m'ennivres
Refaire tous ces voyages avec toi
Je veux rêver imaginer aimer et vivre

Depuis que tu es parti, Papa n’a rien dans sa valise pour moi
Maman me traite déjà comme une femme que je ne suis pas
Et moi je les regarde, et même si j’ai beau leur dire que tu reviendras
Il savent, et moi aussi que de tels miracles n’existent pas.

Sweetyoffire...

Je ne supportais plus de ne pas être écoutée...
Pour tout le monde autour de moi, ma voix semblait n'être qu'un échos
parmi tout le brouaha ke la vie libère à chaque instant.
Même quand je parvenais à dire avec exactitude ce que je pensais,
cela ne parvenait pas à effleurer la compréhension de chacun,
é si seulement cela avait ne serait-ce qu'effleuré leur oreille,
alors cela aurait déjà représenté quelque chose pour moi.
Le début d'un échange...
Il y a toutes ces choses au fond de moi qui me brûlent les entrailles
ne demandent qu'à s'épanouïr, mais finissent par s'éteindre,
étouffées par mes obligations que je parviens même pas à remplir.
"De quoi rêves-tu?" me dit quelques fois cette voix dans ma petite tête.
Et l'autre de répondre "je veux être entendue par tout le monde,
guider les troupes jusqu'à la victoire pour la Paix! Je veux connaître le monde,
et savoir de quoi je parle quand j'en parle à ceux qui veulent bien en discuter.
Je veux défendre à haute voix mes opinions, et que chacun puisse le faire,
pour qu'à l'unissons nous évoluions, vers le même discours et les mêmes convictions.
Pour le simple amour de la Paix. Je veux donner l'espoir de vivre à ceux qui se sont égarés,
je veux donner le plaisir de vivre, à ceux qui l'ont perdu.
Je veux aider ceux que le bonheur a oublié."
La première lui rétorque alors : "Mais pourquoi ne fais-tu rien pour assouvir ces désirs?"
Puis une troisième voix, plus forte que les deux autres s'invite dans la conversation:
"Parce qu'elle est fatiguée! Elle le fera demain.
La journée a été longue, et elle a envie de se reposer. Regardes-donc la télé ma chérie,
tu as tout le temps plus tard de faire ce que tu as envie. Reposes-toi... tu en as bien le droit."

Ma Lettre d'Adieu

Aussi pur que vint un jour le premier embrun
Le premier amour dans toute sa magie
Emporte son élan de naïveté avec lui
Et nos deux plumes au écrits vains

Jamais la même aurore ne se lèvera
Sur ce corps que ton coeur épousa
Les fleurs sont fannées,
Et désormais pour nous un premier été

Je m'allonge dans l'herbe sèche
Et vois au loin d'autres mains
Qui caresse déjà ce coeur si rèche
Sa première peau se meur dans son demain

Des souvenirs plus flous et maladroits
Découvrent parfois le voile que je porte
Mais il est si doux que jamais pour un autre ou toi
Je ne l'elèverai, car il me rend plus forte

Je te laisse mes collants de soie,
Ce soutien-gorge en dentelle est à toi
Je te l'avais donné pour que jamais tu n'oublies
Que je suis la première fille à habiter ta vie

Bien d'autres t'attendent déjà
Juste derrière toi, regarde à deux pas
Je viens juste depuis peu de faire mon deuil
Il m'en a fallut du temps pour que je le veuille

J'ai sans doute vécu le pire et le meilleur avec toi
Mais que faire quand l'amour s'en va?
Nous sortons du même moule, à la fois
Bourreau et victime, je ne le voulais pas

Mais que faire quand l'amour s'en va?
Le temps ne se rattrape jamais,
Il se continue, et comme toujours il le fera
Ainsi notre amour s'arrête pour ailleurs recommencer...

Fragile éternité
je me permet de te dire
Que si le temps nous est compté
Je prime mon délire

Il est la seule vérité
Que je cueille dans mes émois
Que le temps nous soit compté
Ou qu'il ne le soit pas

Je préfère au sérieux
Le délire malheureux
D'un homme qui a tout
Mais cultive son courroux

Je préfère à la sagesse
Les feux de l'ivresse
De celui qui maudit
Tout en payant le prix

On ne se sent vivant
Que quand l'émotion est intense
L'instant d'un sentiment
Jusqu'à sa délivrance

Sweetyoffire en plein délire...