sevlina

J’ai crevé de solitude
Pétrie de certitudes
Enchaînée à bien des confusions et des libertinages

Et un jour tout me saute à la figure
Je ne suis pas celle que je crois

Ta présente m’aimante m’aiguillonne
Il n’y a pas d’amour sans jalousie
Et je m’écorche de te voir avec d’autres

Que suis-je moi dernière arrivée dans ta vie
Je n’ai aucun droit sur toi !

Des chimères puissantes me font quitter la réalité
Et tous les beaux discours que je professais
Et toutes les paroles d’apaisement
Que je murmurais

Je glisse le long du mur lentement
Que ne puis-je effacer ces tourments indicibles
Et je te souris et je te badine

Je suis tombée sous le feu des blindés
La colombe s’est envolée

Puisque tout est poussière
Puisque tout est finitude
A quoi bon ?
Autour de moi, tout est drame,
Cruautés, chagrins.
L’absurde me déchire
Et je ne comprends pas.
Quel est le sens de tout ceci ?
Pourquoi ces haines, ces fanatismes ?
Hélas, la foi n’est d’aucune consolation !
Piètre miroir chimérique !
Pourtant, je vois le soleil,
Le ciel bleu et toute cette beauté.
Et je me dis qu’entre lé début et la fin,
Il y aura eu quelque chose : ma présence !
Je veux trouver un sensA mon existence
Montrer qu’on peut être heureux de se lever
De travailler, de bien faire,
De transmettre vie et savoir
Et qu’une vie n’est jamais ratée
Si elle a su donner de l’amour
A tous ceux qui m’entourent.

Je suis agnostique, je tâche d’être humble

J’ai dans le cœur l’envie d’avancer

J’ai dans mon âme de grands élans

Je voudrais connaître la vie des Sages



D’autres que moi ; quels que soient le lieu et l’époque,

Ont dû se poser les mêmes douloureuses questions

Mon âme est tourmentée, angoissée, fébrile

Je cherche le nectar qui saura l’apaiser.



J’ai fait le choix de cultiver mon jardin

En solitaire. Je ne me reconnais pas de gourou.

Seulement d’autres que moi ont dit

La lumière est en chacun d’entre vous.



D’autres que moi ont vu une réalité ultime

Sous le tourbillon inique des souffrances.

D’autres que moi ont été entièrement bouleversés

Par une force inconnue qui les a submergés.



D’autres que moi, chamans, guérisseurs, druides,

Vestales, prêtres, prêtresses, moniales, imams,

Frères et sœurs de cœur, ont pris la Route.

Les détails de leurs différences m’échappent.



D’autres que moi viendront encore dans cent siècles,

Et seront aussi atteints en plein cœur.

Ils chercheront un sens à leur existence

Au-delà de leurs plaies quotidiennes.



D’autres que moi voudront encore écrire

D’autres que moi voudront enfin comprendre

D’autres que moi voudront se sentir reliés

D’autres que moi voudront aimer et être aimés.

Il y aura des poèmes sur le sens de la vie
Il y aura des poèmes sur la révolteI
l y aura des poèmes d’amour et de soleil
Il y aura des poèmes de larmes et de douleurs

Certains seront rimés, d’autres en vers libres
Certains seront longs, d’autres simples fragments
Certains engoncés dans leurs quatrains
D’autres trop frêles dans leurs vers si brefs

Je ne sais comment faire un recueil
Mon esprit est multiple, mais toujours vibrant
Je vois des thèmes récurrents revenir
Inlassablement, ils hantent mes lignes.

Des poèmes partout, et sur tout, et pour tout
Des poèmes partout, et la danse des mots
Des poèmes partout et des enfants qui déclament
Des poèmes partout, tout simplement.

Artiste !
Entends-tu le cri ?
Entends-tu l’appel ?
Tu peux te débattre,
Tu peux t ‘enfuir !

Tu ne pourras pas
RenierCette destinée.
Tu as des images
Dans la  tête.
Tu rêves expositions
Lignes imprimées
Scène craquante.

Tu sens sur ton visage
Le doux pinceau
Du maquillage
Et la lassitude
Des créations apaisées.

Artista !
Génie ou médiocre
Peu importe !

De la beauté avant toute chose
Un trait subtil
Une danse feutrée.
Mort amour
Démarche résultat.

On aura beau tout dire
L’art ne s’explique pas.
Artista !