annie88

tout simplement merci du fond du coeur
Amitiès
Annie

A peine adolescent
Que déjà les tourments
D’un premier amour
Le transforme en velours
C’est le temps des baisers
Donnés ou volés
Ou le coeur se révolte
Et le corps survolte
Puis arrive l’instant
Qui brille au firmament
Où pour un sentiment
Il demande un serment
Et pareil au mendiant
Au regard trop fuyant
Qui demande l’obole
Il n’a plus de parole
Il écrit des poèmes
Remplis de ‘ je t’aime’
Qu’il garde pour lui
Le sommeil le fuit
Il n’est plus le même
Maintenant, il aime.

Annie

Le monde a cette particularité
De donner des noms à nos journées
Il y a la journée du citoyen
Elle est réservée à nos gamins
La journée contre la faim
Qui n’apporte pas une once de pain
La journée sans voiture
Il n’en reste que la pelure
Celle qui est sensée rallumer la flamme
C’est la journée de la femme
Lundi une nouvelle est née
La journée de la solidarité
Le lendemain une autre suit
La journée contre l’homo phobie
Il arrive que la France se lâche
Et donne une semaine à la vache
Dans ce panel de journées
Et je dois certainement en oublier
On pourrait pour les samedis
Déclarer que c’est la journée d’Annie
Plus sérieusement, on devrait les regrouper
En faire une seule et unique journée
Baptisée dans le monde, la journée de l’humanité
Et pourquoi pas, en faire un jour férié.
Annie

Ils sont partis à la guerre en chantant la patrie
Remplis de certitudes, si fiers de leur mission
Sans regret, ils ont quitté familles et maisons
Sûrs de revenir, sûrs de battre l’ennemi

Ils ont passé l’hiver dans la boue et le sang
Les uns contre les autres pour moins sentir le froid
Le petit matin blême les prenait dans ses bras
Ils ne se souvenaient pas qu’ils étaient enfants

La guerre leur avait donné à tous le même age
Dans leurs yeux hagards se lisaient la détresse
La peur, la faim, la soif, le manque de tendresse
Toutes leurs misères étaient écrites sur leurs visages

La guerre fait des vieillards avec des enfants
Comment imaginer une destinée sereine
Quand on a que vingt ans et un cœur qui saigne
Que le soir, en silence, on appelle maman

Tu n’iras pas à la guerre, n’aie crainte mon petit
S’il le faut de mon corps, je ferai un rempart
Mais je te jure, de bonheur, tu auras ta part
Dans tes mains je mettrai des fleurs, pas de fusil.

Annie

Les soirs de pleine lune, nous sortirons, mon cœur
Pour nous, alors, la brume déchirera son voile
Et nous admirerons le ciel et ses étoiles
Je me noierai dans tes yeux comme au temps du bonheur

Nous prendrons le chemin qui mène à la maison
Pour faire taire mes angoisses, tu me prendras la main
Et portée par ta force, j’irai encore plus loin
Par-dessus les montagnes,  au-delà de l’horizon

Mais tes mains s’égareront sur mon corps, mon visage
Tes lèvres si douces, comme les prémices de l’amour
Me rappelleront que je serai à toi pour toujours
Et feront disparaître mes envies de voyages

Alors, nous ferons l’amour jusqu’au petit matin
Sous la voûte céleste en guise de maison
Et la lune rougira pleine de confusion
Doucement, nous rejoindrons nos cercueils en sapin.

Annie