Elfirie (Akroma)

Quand on s’allonge sur le sable et que l’on ferme les yeux, quelle qu’en soit la saison nos tympans chahutent, mais, de l’hiver à l’automne, les bruits diffèrent.
De la fin de l’automne jusqu’au début du printemps, le clapotement des vagues sur le sable, les grains de sable sous nos chaussures, les bruissement d’ailes d’huîtriers et le vent froid. Le temps ne nous permet pas de rester plus de quelques dizaines de minutes sur la grève.
Lorsqu’on progresse petit à petit vers la fin du printemps et le début de l’été, les vagues se font un peu plus bruyantes, le sable ne glisse plus sous nos chaussures mais sous nos pieds et deux ou trois serviettes de quelque courageux qui tentent alors la première baignade de l’année :
« Ah mon Dieux que c’est froid ! Allez un peu de courage a trois j’y vais. Un, deux, trois... SPLAFFF »
La chaleur arrive et c’est un vent un peu plus agréable qui nous siffle aux oreilles accompagnées des mouettes.
Puis la saison arrive, les vacanciers débarquent. Les plages se remplissent peu à peu, la musique s’ajoute aux vagues, les premières annonces au micro des MNS du genre :
« - Nous vous rappelons qu’il est important de s’hydrater et d’éviter la baignade après le repas ainsi que les expositions au soleil entre midi et quatre heure. »
Où encore :
« - Le petit Nicolas s’est perdu sur la plage et attend ses parents au poste de secours. »
Les mouettes se font plus nombreuses, les yeux fermés, on croirait qu’elles se moquent des plagistes, mais elles n’attendent qu’une chose : les miettes… Trop de bruits plus ou moins agréables prennent rendez-vous au creux de notre ouïe, à tous déjà cités il faut y additionner les cris d’enfants qui s’amusent et les pleurs de ceux qui ne veulent pas partir quand il est l’heure, les pelles et les râteaux qui grattent le sable, la mer qui s’échoue sur la plage comme pour envahir les forteresses de sable et de coquillages, les parasols, les chaises pliantes, les serviettes secouées, les jouets qui se dérangent ou qui se rangent et bien d’autre encore. San oublier bien sur les célèbres crieurs ! Ils affluent sur les plages pour vendre beignets, pralines à Jojo, glaces, boissons et objets en tout genre leur cacophonie commence en générale a l’heure du goûter :
« -PRALINE A JOJOOOOOOOO ! »
« -BEIGNET CHOCOLAT, POMME, ABRICOT ! »
Plutôt amusant non ?
Les vacances passent, la rentrée s’installe et l’automne aussi. Les vagues se font de plus en plus grosses résultat la mer gronde, les mouettes sont alors muettes et vient le silence du bord de mer on est alors seul sur la grève les yeux fermés, un an a passé et les bruits redeviennent ce qu’ils étaient. Calment.

Oreilles de bus

Quel endroit plus fréquenté que le bus et ses arrêts pour les ragots, les petites histoires de villes/villages, de vieux comme de jeunes, de pluie et de beau temps. Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, il y a toujours du monde qui prend le bus par plaisir du transport en commun ou de faire un bout de trajet avec un tel ou même de se rendre en ville ou chez soi le plus « rapidement possible ».
On croise toujours des conversations plus ou moins passionnantes, plus ou moins amusantes, plus ou moins vraies et encore plus ou moins déformées. Tenez par exemple les deux mamies là bas sur le banc de l’arrêt, on tend l’oreille et voilà ce qu’il en sort :
« -Bonjour, comment allez vous ? Je ne vous ai pas vu hier !
-Oh ça va, vous savez à cet âge là on fait aller ! Hier ? Oui en effet, hier j’étais chez le   médecin.
-Ah bon et qu’est ce qui vous arrive ?
-Rien de grave un petit coup de froid, avec le temps qu’il fait on peut s’attendre à tout.
-Voilà le bus ! Vous prenez celui là vous aussi ?
-Non, non, pas aujourd’hui, je ne rentre pas chez moi je vais voir mes petits enfants.
-Alors je vous dis à bientôt !
-Oui au revoir ! »
Ou encore les deux jeunes filles contre le mur :
« -T’as vu M ? Il est trop beau !!!
-Ouai bof parle pour toi !
-Au fait tu connais la dernière ?
-Non mais tu vas me le dire.
- Cette pouf de X elle se tape Y et Z en même temps et elle s’en vente ! Moi ça m’écoeure !
-C’est clair attend c’est abusé pour qui elle se prend ?!? Remarque, avec la réputation qu’elle à déjà sa m’étonne pas trop !
-Oui c’est vrai t’as raison enfin bref voilà mon bus à demain ou à toute si tu m’appelles !
-Ouai je t’appelle tout à l’heure quand j’arrive chez moi si ma mère pète pas un câble à cause de la facture de tel ! »
Voilà le genre de petits dialogues que l’ont perçoit, pas grand-chose, juste histoire de parler avec des gens qu’on connaît ou qu’on croise souvent et qui à force deviennent des connaissances. Tout ça avec une telle nature dans leurs paroles comme s’ils étaient des robots programmés pour dire ce qu’ils disent. Dialogues synthétiques.

Triste peine que cette nouvelle :
Départ à tire d’ailes !

Que son âme rejoigne le ciel,
Et qu’elle gagne comme les anges des ailes.

De bons temps j’ai passé avec vous,
Avec la jument, les chèvres et dans la boue,

Mes souvenirs en viennent à bout,
Le soleil vermeil était au bout.

Triste peine que cette nouvelle :
Départ à tire d’ailes !

Poussent bourgeons,
Et fleurs de couleurs,
Le vent se faufile a l'heur,
Les hirondelles entre fleurs vont.

Apparaissent les fruits,
Le vent murmure,
Il devient alourdi,
C'est l'été qu'il susurre.

L'automne lui sourit,
Tombent les feuilles,
Le vent au nez lui rit,
Il perd alors tout son orgueil.

Il nous apparaît mort,
L'hiver l'a glacé,
Nous avont alors des remords,
De ne pas l'avoir écouté.

L'arbre n'est qu'endormi,
Rennaitront ses humeurs,
Dans une forêt de couleurs,
Et recommencera sa belle vie.




(enfin internet...j'ai pas trouvé comment changer l'email sur le profil...comment on fait svp???merci)