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alains1

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Pureté

24 November 2006 - 11:33 PM

XXXVIII.PURETE

C’est un voyage dans l’espace et dans le temps : c’est l’accession à la perfection des hommes, c’est le principe de toutes choses qui renferme pourtant un violent poison sans lequel rien n’est possible.
-Il faut faire vite car le Temps est encore compté.
C’est le temps du poète au banquet pour rejoindre l’éternité qu’il a délibérément choisie. C’est le refus des choses finies ou finissantes, l’extraordinaire volonté d’exister malgré l’effroyable pauvreté de son existence et sa ridicule consistance face à l’Infini : néanmoins, elle est la pierre des bâtisseurs.
Celle qui fut créée d’une parole de poète, la lourde porte des savoirs oubliés.

Poésie + Noces Funèbres

24 November 2006 - 01:31 AM

XI.POESIE


Entendez-vous parfois la voix qui souvent dit :
« Il faut avoir de sa pensée la connaissance » ?
Sage et chaste à la fois, comme une seconde vie
S’écrie : « Je vis toujours l’incessante naissance :

C’est toujours la seule ! Nous n’avons de nos âges
Qu’un souvenir ténu ! Et dès lors de savoir
Qu’il n’est plus temps de revivre en nos seuls voyages
Que des ans nous avons épuisé le pouvoir ! »

Nous voyons des rayons l’éternelle splendeur :
Vrai, nous sentons à présent les premières haleines
Des dernières secondes, de l’ultime soupir

Et le Doute toujours, l’indolent imposteur
Des perfides pensées, des uniques délires
S’ébat. Quoiqu’il en soit la pensée est sereine.


XXII.NOCES FUNEBRES


Ce soir funeste je vous perdis à jamais.
L’odieux aspic pour un temps assoupi songeait
A vos douces paroles qui nous avaient unis.
Vous pleuriez de bonheur : votre cœur infini

Plein d’amour dans le mien se fondait éternel.
Nous voulions, immortels, traverser le présent,
Faire don de nos vies à nos seuls descendants.
Vous avanciez vers le destin, sempiternel.

Les crochets en avant, l’implacable bestiole
S’éveilla. Thanatos s’empara de votre âme :
Vous quittiez des vivants le monde transitoire.

Depuis lors, j’ai vaincu des Enfers, belle dame,
L’effroyable mystère. De l’amour la victoire
Est sans fin. Et vous en êtes la parabole.

Avertissement + Souvenirs

23 November 2006 - 09:28 PM

XLVI.AVERTISSEMENT


Dans le feu des étoiles, j’entendais revenir
Les âmes des défunts, à nouveau éveillées.
Elles qui attendaient sans jamais parvenir
A agir sur la scène soudainement dévoilée.

Elles disaient toutes du passé regretter
Les instants précieux. Entendant sourdement
Ces complaintes sans fin, j’avançai hardiment
Me pressant de sonder des mânes les pensées.

- Si tu cherches Eurydice, le chemin est fangeux !
Dans la nuit sépulcrale il te faudra ramper.
Comme un serpent filer dans l’aigue du Léthé

Que l’Amour soit ton guide, étranger courageux !
Les eaux se séparent des eaux laissant passage
Aux enfants de l’Amour, seuls maîtres des rivages.


XXXIX.SOUVENIRS


Dans la verte jeunesse, aux souvenirs absents,
Où l’avenir importe plus aux innocents,
L’Inconscience seule asservit la multitude
Et ne laisse à l’esprit aucune solitude.


Mais il vient un instant où le son du passé
Aux images se mêle et des ombres surgies
Invoque les mânes, éternelles bougies
D’un feu perpétuel et toujours effacé

Ravive ses flammes et emporte dans l’abîme
De la première vie, et de son devenir.
Il faut refaire ce chemin, il faut revoir

Le monde s’offrir aux improbables espoirs
D’une lumière aveuglante et nous souvenir
Que pour renaître il faut avoir vu l’ultime?

Xxxi. Mers éternelles, Aux Profondes Sagesses….

23 November 2006 - 06:05 PM

XXXI. Mers éternelles, aux profondes sagesses….

Mers éternelles aux profondes sagesses qui vibrez d’orgueil et de vie, chants espacés comme des volutes pleines d’Orient, qui savez la Vérité, comme on sait l’évidence, qu’il faut à tout moment être prêts à traverser : le dernier instant sera le plus dur.

Où est le Temps, Où est la lumière ? Un poisson lune avait traversé l’Océan et porté de bien étranges nouvelles :



« Au commencement il y avait une histoire qui jamais ne se finissait, un peu comme celles que les enfants aiment…Cette matière s’est un jour contractée, pour accoucher d’une multitude de parties d’elle-même qui se sont projetées avec une violence inimaginable, au point même qu’elle continuent d’avancer, se conférant ainsi un caractère infini.

Les enfants croyaient que la vieille matière était morte, puisqu’elle avait disparu, mais au contraire, elle avait, à l’image du papillon, pris une autre apparence et une dimension spatiales.

Or, parmi ces parties, il y en avait une, parmi les plus importantes et qui portait en elle une grande part de lumière, qui voulut s’imposer en lieu et place de la matière initiale dont le siège de la pensée ne s’était pas dispersé.

Elle attira vers elle, comme le font les planètes, par sa puissance de séduction, tout ce qui pouvait l’environner : elle dévorait tout, car aussitôt qu’on approchait d’elle, on s’enflammait. Elle avait besoin de cette nourriture pour alimenter son feu, contrairement à celui de la matière première, qui est une salamandre, pour vivre et se nourrir du feu.

C’est alors que les éléments issus de la matière première qui en eurent la possibilité, rejoignirent leur matrice.

Celle-ci les accueillit alors mais la lutte contre le mal devint de plus en plus difficile. J’oubliais de dire que le mal était le nom que l’on avait donné à cette matière noire, comme un soleil sombre, porteur de lumière, mais non lumière, une sorte de crabe universel dévorant et énigmatique. »




Où est la vie ? Où est le sens ? Océans de connaissance qui savent l’Eternité comme on mord dans un fruit offert et odoriférant, et qui du Temps ne connaissent que le mouvement perpétuel des vagues incessantes : nous avons franchi le cap et les nouvelles terres se pressentent, et les oiseaux apparaissent, tout chargés de neuves visions. Oh vrai, nous irons, les yeux fermés, dans l’île lointaine et fumante !



Où sont les hommes qui savaient ? Que sont leurs livres devenus ? Dans la moiteur des danses retrouvées j’ai vu le ventre des femmes s’offrir aux regards indiscrets ; et j’ai entendu, au fond de mon oreille, le cri d’un nouveau-né.

Sonnet à L'océan + Réminiscence

23 November 2006 - 05:29 PM

VIII.SONNET A L’OCEAN


Vieil Océan, miroir du temps, livre éternel
Vaste zénith à la splendeur immaculée :
Seul père de Vénus, à l’écume étoilée
Reflet des cieux divins et des gouffres d’archipels,

Lorsque l’astre porteur de lumière s’allume
Tes ondes frissonnent sous le vent tropical,
Alizés chaleureux des senteurs orientales,
Et le Temps se dilate comme vole la plume.

Oh les moments heureux ! Les savoureux instants !
J’avais de l’immortalité en contemplant
Senti un peu l’incroyable maçonnerie :

S’il fallait partager le savoir du Poète
(- Cela n’est pas humain, m’avez-vous déjà dit)
Il faudrait accepter la douleur des prophètes.

IX.REMINISCENCE


C’est une île lointaine et pourtant familière
Hantée d’un souvenir équivoque et distant
Réminiscence d’un plaisir désespérant :
Ivresse d’un passé qu’on savait adultère.

Si vous y revenez, c’est que nous y vécûmes
Tiraillés par le vide et l’obscure attirance :
Et amants nous allions au-delà des souffrances.
Le Temps revient : c’était hier, tout est posthume.

Lors, je vous vois et vous entends ; Etait-ce un rêve ?
Existe-t-il de ces instants un seul témoin ?
Aviez-vous en mon âme imprégné votre image ?

Du passé le présent n’est souvent qu’un mirage :
Et je vous aime encore, à jamais, du plus loin
Des recoins insensés d’une mémoire sans trêve.