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Toi...


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  • TLPsien
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  • Location:Namur, Belgique

Posted 11 October 2005 - 06:51 PM

Je dois t’avouer désormais, il est presque temps à présent, que les plus beaux souvenirs, qui me reviennent sans cesse aujourd’hui, sont d’inoubliables moments, mais hélas, ils sont tous déjà passés depuis longtemps. Dans cette foule de souvenirs et d’histoires, qu’il me reste encore, il n’y a que toi qui me fasses toujours autant sourire, et qui le soir, la tête remplie de nostalgie, comble mes yeux de quelques larmes. Ces souvenirs passent avec le temps, plus j’y pense sans arrêt et plus je sais que c’était toi, la fille avec qui je devais traverser le brouillard de mon existence…
   On a rencontré, toi et moi, au long de notre vie passée, pas mal de difficultés pour enfin s’apprivoiser. Et ce pourquoi… ? Ces efforts de compréhension et d’attention portés l’un à l’autre n’ont finalement servi a rien. Comme tant d’autres histoires qui commencent, la notre se termine. Même si je sais que la réalité est là, et que je suis, de nous deux, le seul responsable, ne brise pas cette illusion de relation qui existe encore entre nous, reste avec moi, s’il te plaît… ne me laisse pas replonger dans cette solitude si noire qu’elle me ferait presque oublier les méandres de mon âme…
   Si tu ne devais finalement pas rester, si tu devais en fin de compte t’en aller lorsque c’est la dernière chose qu’il te reste à faire, alors souviens-toi… Le souvenir est ce qu’il te restera de moi dans ce temps et cet espace qui nous sépareront. Je sais que ce sont là des valeurs subjectives auxquelles tu n’accordes que peu d’importances, mais si tu t’en vas, pour de bon, cet enchevêtrement que nous formions tous les deux cessera dans les sources de ta détermination à voir enfin ce monde sous un nouveau jour. Et moi… même si je devrai un jour, et bientôt sans doute, le regretter vivement, je ne te suivrai pas dans ta sombre mélancolie…  
   Epoque résolue d’un joli rêve que je vivais bel et bien avec toi, je me réveille ces matins, doucement, sans toi… A chaque époque, mais surtout l’hiver, le froid du lit que tu as abandonné m’engourdit comme la neige, et embrume le moindre de mes désirs. Cette brume arrive sans peine à encombrer mon esprit de voiles blancs inébranlables qui malgré leurs épaisseurs laissent passer encore quelques fois la lumière de mon imagination encore endormie, pour qu’elle puisse ainsi recréer et même parfois rêver ces doux rêves d’autrefois qui remplissaient tant ma vie hier…    
   Posté près de la fenêtre, jours après jours depuis la fin de ce doux rêve, j’attends ton éventuel retour. Je ne me suis pas encore habituer à cette réalité malgré ce pénible réveil. Le sang qui coule encore dans mon corps répand à travers mes veines la douce chaleur de l’amour que te me portais il y a encore si peu de temps. Cette chaleur se donne beaucoup de mal pour circuler dans mon corps, et pour y tenir une flamme encore éveillée, mais je suis toujours engourdi par cette chimère au creux de laquelle je me sens si bien depuis que tu as laissé ton amour pour moi s’évaporer…
   Hanté, depuis les premiers jours, par le souvenir de ton regard, je me suis égaré dans cette vie qui ne veut plus de nous deux. J’ai pris conscience que tu ne viendrais pas avec moi, et c’est vraiment difficile à accepter. Abandonné par la subsistance qui me faisait vivre, je me réveille doucement dans cette réalité insipide qui ne laisse plus de place à l’espoir. Désormais, enfin éveillé au seuil de ce lit, je ne sais plus où te trouver, je ne sais même pas où je me trouve moi, mais une chose reste certaine, je devrai, quoi qu’il puisse bien nous arriver, continuer sans toi…
   Idylliques mes sentiments ? Tu es bien plus encore pour moi… Cela explique sans doute pourquoi la douleur que ton abandon a laissée derrière lui est si vivace dans mon cœur… Séparé de toi, cette douleur devient insupportable, et je ne sais pas comment y résister, et comment un jour, je pourrai après ça retrouver le chemin d’une nouvelle vie et l’envie d’y goûter. Ton départ me laisse en proie à une immense lassitude. Je suis fatigué de ne plus pouvoir rêver sans te voir te fondre dans mes rêves. Je suis fatigué de nous voir ainsi séparés. Je suis fatigué de penser que tout ce que nous venons de vivre, ensemble, est ainsi terminé… Cette fatigue ne s’estompera jamais et ce, parce que tu m’as quitté…
   Notre époque se tamise peu à peu, et je me découvre une capacité à vivre sans toi… Je n’aurais jamais cru que je surmonterai cette peine qui me tiraillait il y a si peu de temps encore. Tout nous sépare désormais, mais que le temps passe ou non, tu es toujours là, quelque part dans mon cœur…  
   Et si un jour… ? Et si un jour, tu devais découvrir, avec l’aide de tes souvenirs ou bien du hasard, dans mes textes, dans mon cœur, les mots que je n’ai pas dit avant de partir, avant de m’enfuir de cette vie qui ne voulait plus de moi, pour ainsi se tourner vers cet autre monde, alors, à ce moment là, retiens seulement que sur cette terre, un jour entier et dévolu à ta cause, quelqu’un t’aura aimée…     



   Souvent au courant de ces derniers mois, je me suis plaint de ton départ, me croyant abandonné de tous, mais je me rends compte à présent qu’il n’en était rien. Je me rends compte qu’en réalité c’est moi qui suis parti avec ma vie ainsi consumée. Je te demande pardon pour t’avoir laissée ainsi seule dans une vie trop grande pour toi… Si en amour, il faut se parler, s’écouter et se faire confiance, alors c’est que cet amour est mort quand je me suis évanoui avec la candeur qui s’offre à ta fenêtre chaque matin depuis ce matin d’hiver. Je ne peux plus te parler, parce que tu ne m’entends plus, mais j’aimerai juste pourvoir te dire encore, que si je pars c’est pour une autre que toi… Pardonne-moi, je ne souhaite aucunement te rendre plus malheureuse encore. Si je t’écris encore une fois, c’est pour le bon souvenir, c’est pour que demain tu m’oublies pour ne plus souffrir.
   Adieu… Adieu, mon ange, je garderai de tes yeux une lumière étrange, une lumière fauve, une lumière magnifique. Adieu… Adieu, je m’en vais avec une  autre, la mort a de nombreux visages, mais celui-ci, tu ne le connais que trop bien…
   Mais pourquoi te fais-tu autant de mal ? Pourquoi insistes-tu sur cette pierre ? Pourquoi, de tes yeux que j’aime tant et dont je garde une incroyable image indéfectible aux sévices du temps, coulent des larmes cristallines et candides dont j’ai honte d’être le seul responsable… ? Pourquoi restes-tu lasse presque inerte dans ces herbes hautes devant cet arbre, alors que je suis si loin déjà, et que toi, tu te trouves au seuil d’une nouvelle vie qui commence à peine ? Je ne comprends que trop bien qu’en toi règne un grand vide, mais, que tu décides de vivre de nouveau ou de t’arrêter là, je ne reviendrai pas…
   Assurance vaine d’une vie à deux qui semble passer sans mal, la vie a fini son parcours et s’est mise entre nous deux. Je croyais que, le jour venu, je partirai l’esprit serein, mais je me rends compte à présent, que malgré ces douleurs insupportables qu’ont laissé à la fois le spectre lugubre de cette Dame et le spectre de notre séparation, sur mon corps et dans mon cœur, c’est toi qui souffre le plus de nous deux. Pardonne-moi, je n’y suis pour rien. J’aimerai tant pouvoir assister à la reconstruction de ta nouvelle vie sans moi, mais je ne peux même plus t’approcher… Tu as une chance incroyable de pouvoir vivre plus longtemps, tu t’y feras sans moi…  
   Imago de ta vie passée, tu devras peu à peu, pour enfin te convaincre que la vie est possible, faire disparaître mon image qui vit encore parfois dans ta mémoire alors que je suis mort déjà depuis des mois. Crois-moi… il est temps maintenant de te remettre à rêver, il est temps de te remettre à lire ce qui était pour toi, et ce qui seul, maintenant et pour toujours, te restera…
   N’oublie pas cependant, que si je suis là-bas, ailleurs que dans ta vie, c’est parce que je ne suis plus là pour toi… Je suis désormais avec une autre, déesse immortelle qui te ressemble, et qui m’aide bien malgré moi, à traverser le brouillard de mon existence… Mais sache aussi que tu ne seras jamais vraiment seule, toujours cette ombre rouge planera pour toi, toujours, elle parlera de moi, toujours, elle te fera découvrir ces autres couleurs, celles qui t’auront manquée et privée de chaleur, tout au long de ta vie. Elle te fera découvrir un tas de chose que tu ne soupçonnais même pas, mais sans moi… …Comme j’aimerai pouvoir encore me transformer en ombre pour vivre ne serait-ce que quelques instants  avec toi… !




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