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Dans La Série "moi Je" #3


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#1 pat o'niros

pat o'niros

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  • Interests:la culture d'entreprise

Posted 21 August 2006 - 10:29 AM

Il faut donner à boire aux chevaux fatigués
Et faire rendre gorge aux jockeys carnassiers
Faut donner à manger aux moutons affamés
Et buter les bergers, les casser, les planter
Et présenter la lame au troupeau libéré
Faut repérer les bourgeois, les noyer comme des chats
Tous dans le même sac, recommencez sept fois
Tous dans le même sac, les politiques, les flics
Les mécaniques, les industriques et les systématiques
Tous dans le même sac avec les journalistiques
Faut éduquer les masses au bonheur nom de nom
Faut savoir où on va ou en révolution
Faut choper l’capital et lui casser les dents
Lui enfoncer profond la misère et l’argent
Ouais faut donner à boire aux chevaux fatigués
Et faire rendre gorge aux jockeys carnassiers
Faut donner à manger aux moutons affamés
Et buter les bergers, les casser, les planter
Et présenter la lame au troupeau libéré
Faut faire comme ça et on appellerai ça:
Le grand soir

Que ceux qui sont d’accord avec ça lèvent le doigt

Eh ben, nous voilà bien
Regardez moi cette bande d’assassins en puissance
Sympathiques pourtant et prompt à la jouissance
Des fêtards assidus, citoyens de groland
Animals savants de la tête à la viande
Regardez moi ce groupe que vous formez ce soir
Comme autant de parcelles de lumière dérisoire
Évoluant dans l’espace fermé de cette pièce
Vous cherchez à donner un sens à vos gestes
Et les mille subtilités que vos cerveaux savent déployer
Ont toujours su m’impressionner
Et m’ont poussé à vous comprendre, poussés
Dans le vide souvent mais parfois aux sommets
J’ai trouvé mes amis parmi vous et autour
De c’marché aux esclaves je n’ai pas fait le tour
Et j’espère vous croiser tout à l’heure ou demain
Et vous passez au cou une chaîne de copains
Voilà c’est vous et vous êtes beaux
Hédonistes en lumière et par pack de douze
Votre pensée humaniste organise une partouze
Entre l’amour du monde et de toutes ses beautés
D’un côté
Et de l’autre l’envie de baigner dans le sang
Vos mains chargées de ressentiment, saturées de vengeance
Car vous tous avez accès à la connaissance
Et vous voyez le monde en face
Vous pouvez le suivre à la trace
Tellement le monde vous fais gerber
Vous vous dîtes prêts à le quitter
Malgré tout ça ben vous êtes beaux
Mais vous voulez pourtant la peau
Des méchants et des grands patrons
Des politiques en pantalon
Trop grand pour eux, soyons sérieux
Nous nous sommes tous trompés d’ennemis
Et le combat nous a pourri
Je ne tuerai personne ce soir
Et puis demain moi j’ai piscine
Faîtes pas la queue pour l’abattoir
Ça n’vaut même pas un coup d’bibine
La révolution c’est bien beau
Mais si c’est nous qu’on crève les veaux
Avec de grands couteaux d’cuisine
Sans même connaître la recette
J’ai vraiment peur qu’on se fasse mettre
Des illusions dedans la tête
Et que l’histoire se répète
Révolution dedans le sang:
Des coups d’épée dans l’eau du vent

Alors
Faut-il donner à boire aux chevaux fatigués
Et faire rendre gorge aux jockeys carnassiers?
Faut-il donner à manger aux moutons affamés
Et buter les bergers, les casser, les planter
Et présenter la lame au troupeau libéré?
Faut-il repérer les bourgeois, les noyer comme des chats
Tous dans le même sac, recommencez sept fois?
Tous dans le même sac, les politiques, les flics
Les mécaniques, les industriques et les systématiques?
Tous dans le même sac avec les journalistiques?
Faut-il éduquer les masses au bonheur nom de nom?
Faut-il savoir ou on va ou en révolution?
Faut-il choper l’capital et lui casser les dents
Lui enfoncer profond la misère et l’argent?
Faut-il donner à boire aux chevaux fatigués?
À manger aux moutons affamés?
Buter les bergers?
Faut-il faire comme ça et appelé ça
Le grand soir?

Pour ma part je m’en balance
D’un pied sur l’autre
D’une contradiction à l’autre
Je trouverai bien mon équilibre quand ma cervelle aura sauté
Sur une idée qu’elle était belle mon cervelas a adhéré
Mais comme j’voulais pas prendre ma carte ben fatalement j’me suis paumé
J’ai pris le parti de m’en foutre de m’en remettre entre les lignes
Et pour remis j’m’en suis remis j’en suis revenu et j’vous fais signe
Du pays désintéressé démotivé pas militant pour un kopek
Comme par pudeur par volonté pour l’illusion de contrôler ce qui pourrait sortir d’mon bec
J’ai avis sur rien du tout
La prétention d’savoir des choses
Je collectionne le savoir et l’inventaire me rend morose
Alors vous tous comprenez qu’parfois j’évite à ajouter sur l’horizon d’mes connaissances
Le pourquoi et le comment d’une guerre étrange du bout du monde
Considérez qu’sur la violence et sur l’absurde, l’insupportable
J’en sais assez pour me sentir coupable et révolté pendant une bonne centaine de vies
Et que j’hésite à saturer ma matière grise de matière morte
Tant que mes mains seront liées
Et que ceux qui se sont levés pour mettre leur poing sur ma gueule de social traître se rassurent
Et se rassoient
Car je n’ai pas perdu la foi
Et je travaille à délier nos mains qui cachent nos petits poings
Et pour ce faire il faut parler sans intention de convaincre
Laisser respirer la pensée débarrassée de l’opinion

Et faire enfin de l’argument une brique blanche aux monuments
Plutôt qu’une balle perforante dans le discours du bien pensant
Il faudra être prêt à peindre la fin d’un monde en spectateur
En faire un autre à même le sol à même le coeur et même le choeur des rats crevés pourra aller se rhabillé




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