chuis en sursis au pain sec et à l'eau
j'm'hérite guère mieux
c'est sans un cri
j'accepterai la sentence
j'vaux guère mieux
que le prix de la pile
de la pendule d'en face
suspendue au mur
est-ce de là "le temps suspendu"?
pour le moment c'est le suspens
et le makenpice
j'vaux guère mieux
que la poignée de poudre
lancer aux yeux;
feu d'artifice
et dentifrice
makenpice
et suce
pinceau
sang pour sang
poil de blaireau
putain !
toi-même !
j'vaux guère mieux
qu'la loupiote
qui s'excite dans les chiottes
chaque fois qu'je pisse
le makenpice
aussi
j'vaux guère mieux
qu'un lundi
quand l'autre pionce
et se l'enfonce
à s'trépaner
pour prendre son pied
dans le pli du tapis
tapette!
boulette
j'vaux guère mieux
que le jeton
glissé dans la fente
du caddi ( à quoi tu pensais salaud? )
et qu'on éjecte
d'un simple clic
ouais
j'le mérite bien

le temps est assassin
et en son sein
tu t'étends
tu prends tes aises
il prend tes fraises
que tu sucres
en toussant

tu vois, ici sur la banquise
il fait si froid
ici
le vent est ravageur
et le silence puissant
on te triture te décortique
on te bringueballe on te violente
besoins...
besoin d'un ventre à ventre
de furieuses douceurs
besoin d'un bouche à bouche
d'explorer nos ailleurs
ici
la vie s'étire
sans couleur
j'veux mourir dans vos bras
vivre meilleur

Une histoire à la noix
de cajou contre joue
Une histoire à deux balles
au centre un point c'est tout

Une gare, une voix
Un regard, un bisou
Une clope, un kawa
Des rires, un repas
Un à corps qui se noue
Une épaule, tes bras

Une histoire à la noix
de pécan reviens-tu?
Une histoire à deux balles
musette vous repue?

Promesse au bout des doigts
Une main, un sein nu
Toi et moi, moi et toi
Des baisers corps tendus

Une histoire à la noix
de cajou contre joue
Une histoire à deux balles
au centre un point c'est tout

Une gare, une voix
Un regard, un après
Une clope pose-toi là
Un soupire est-ce assez?
Un à corps qui se noie
dans des bras loin de toi

Dans un décor brodé sur la ligne du temps
Des accords en cordée jouent un air envoûtant

Sur un sein dénudé une main désireuse
Honore d'un frôlement la forme généreuse
Sur des lèvres endormies un baiser délicat
Invite à prolonger ce délicieux encas

Trop longtemps réfréné l'inavouable désir
Jusqu'au bout de mes doigts s'insinue et s'étire

Mais quand mon corps revit ces moments forts, intimes
Il t'appelle en pleurant, te réclame et s'abîme