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je t'ai regardé
chaque matin
chaque soir
encore
à chacune de tes nudités
tu m'a ému
et tu le fais
encore maintenant
et je me souviens
comment je t'aime

juste
quelques heures
quelques instants
à les croire si simples
anodins
nos corps
se disant la douceur des torrents
en bruissements de verdures
qui se balancent
avec le vent
si simplement
que

je  ne peux plus

oublier

tes yeux

il n'y a pas que ton corps
que la fraicheur de ton sexe odorant
que je voudrais laper d'une insatiable avidité
toi, ma belle animale
mais chacune des solitudes parcellaires de ta chair
chaque moiteur de tes recoins secrets
chaque timidité
instants farouches
plus qu'avec ma bouche
mes mains
ou mes yeux voyeurs
mais avec l'indiscrétion de tous mes fragments
jusqu'à rendre libre
tous les tiens

Train Montréal-Québec, 22 juin 2006

toutes ces incantations
toutes ces lunes
bleues et noires
l'odeur de la peste
ce flingue
sur mes genoux
qui attendait mon sang
pour en peindre les murs

je me suis
suicidé ma vie
avec toi
ouvert le ventre
à grand coup de larmes
et de désespérance
les trippes à l'air
pendantes
à marcher dessus
encore maintenant
elles me pourrissent
l'air du large
l'inutile présent
hébété

Tes yeux dans les miens
Ma main sur tes hanches nues
Sur ton corps nu
Me donne un doux frisson

Mais
..........je ne te bande plus

Où sommes-nous passé ?
Que suis-je devenu ?

Tu es belle et nue
et je ne te bande plus
Suis-je toujours un homme ?
Suis-je toujours ton homme ?