Mon premier mort
La voix de Valérie Rouzeau :"Je me souviens de mon premier mort". Un peu rapide. A écouter plusieurs fois. "Mon premier mort". D'une main je cherche le coffret du CD. Je ne sais plus de qui est ce texte. Le jour commence à se montrer devant les phares. Je vais rouler encore un peu. Pas vu dans combien de kilomètres la prochaine aire de
repos.
"Mon premier mort". J'avais quel âge ? Sa blancheur froide, les bougies, le rameau d'eau bénite. Plage numéro cinq. Ah oui, Yves Martin. Faudra que je vois ce qu'il a écrit. Ils auraient pu mettre les textes avec le CD. Au moins les références des bouquins. Ma mère, je lui demanderai
lundi.
Il doit bien y avoir une tombe avec les dates. Je n'aurai jamais cru ; mais finalement j'aime me promener dans les cimetières. Lundi que je pense à prendre mon
petit carnet.
Je n'aime pas les chemises sans pochettes. Faire gaffe. Beaucoup de camions. Arrêter le CD. Je n'entends plus rien. Peux pas regarder et
écouter.
"Mon premier mort" s'appelait comment ? Vieux, mais peut être pas plus que moi maintenant. Mille mètres, aire de
repos.
Falloir que je dorme. Un peu. Grand temps. Lundi. Marcher sur les
graviers.
Dans les allées. Un parapluie. J'apporterai un
parapluie.
Sur le gravier. De mes
paupières.
Lundi.
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Mon Premier Mort
26 May 2006 - 11:03 PM
Exhumation
26 April 2006 - 08:35 PM
Le jour a commencé sans un regard pour les oiseaux.
Il pleuvait à peine.
De l'autre côté du mur, un cerisier égouttait son printemps de pétales blancs sur les graviers du cimetière. Derrière les cyprès, un camion et trois hommes attendaient.
Ils avaient fini de creuser.
Au fond du trou, des morceaux de bois, de l'eau et le souvenir boueux d'un corps entouré de chiffons. Un homme, avec sa pelle, a soulevé les restes; les deux autres les ont enfermés dans un sac, ont tiré la fermeture blanche.
La pluie s'est arrêtée.
Le lendemain devant le caveau ouvert, trois hommes (les mêmes), en veste noire, descendaient un cercueil dans un silence de terre humide et de murmures éparpillés.
Nous sommes partis, laissant un grand désordre de marbre et de fleurs aux senteurs trop fortes.
Il pleuvait à peine.
De l'autre côté du mur, un cerisier égouttait son printemps de pétales blancs sur les graviers du cimetière. Derrière les cyprès, un camion et trois hommes attendaient.
Ils avaient fini de creuser.
Au fond du trou, des morceaux de bois, de l'eau et le souvenir boueux d'un corps entouré de chiffons. Un homme, avec sa pelle, a soulevé les restes; les deux autres les ont enfermés dans un sac, ont tiré la fermeture blanche.
La pluie s'est arrêtée.
Le lendemain devant le caveau ouvert, trois hommes (les mêmes), en veste noire, descendaient un cercueil dans un silence de terre humide et de murmures éparpillés.
Nous sommes partis, laissant un grand désordre de marbre et de fleurs aux senteurs trop fortes.
Adieu
19 April 2006 - 09:54 PM
Là bas sur la crête
tout au bout d'un brin de ligne
une vague amère et médusée
accrochée par une épingle
aux cornes d'un bélier
contemple les mensonges à venir.
Et ma tête
immense et déglinguée
bien plus lourde qu'une enclume
crache un trait de salive
sur un menton graisseux.
Pas la trace d'un cri
dans ce matin fragile.
Aujourd'hui
je vais rester
au fond d'un coffre à jouets.
tout au bout d'un brin de ligne
une vague amère et médusée
accrochée par une épingle
aux cornes d'un bélier
contemple les mensonges à venir.
Et ma tête
immense et déglinguée
bien plus lourde qu'une enclume
crache un trait de salive
sur un menton graisseux.
Pas la trace d'un cri
dans ce matin fragile.
Aujourd'hui
je vais rester
au fond d'un coffre à jouets.
Montagne Sainte Victoire
18 April 2006 - 11:55 AM
Pas encore l'été
mais les ombres déjà
vertes, verticales
et bleues
il est temps de marcher entre les arbres
de trouver un chemin à suivre
viens
sur ma peau
le soleil a craché son ombre
j'ai froid
le vent
sur la montagne
le vent m'ébouriffe
j'ai froid
et je ne devrai pas
viens
il est bien temps.
mais les ombres déjà
vertes, verticales
et bleues
il est temps de marcher entre les arbres
de trouver un chemin à suivre
viens
sur ma peau
le soleil a craché son ombre
j'ai froid
le vent
sur la montagne
le vent m'ébouriffe
j'ai froid
et je ne devrai pas
viens
il est bien temps.
Le Merle
08 April 2006 - 10:17 PM
Le merle
pique, cogne
et chante
à la fenêtre
chaque matin
d'avant printemps.
La vitre lui renvoie
en noir et jaune
la danse folle
de ses plumes.
Le merle
jamais ne percera
le mystère
de la transparence.
Et quand je le regarde
c'est lui
qui s'envole.
pique, cogne
et chante
à la fenêtre
chaque matin
d'avant printemps.
La vitre lui renvoie
en noir et jaune
la danse folle
de ses plumes.
Le merle
jamais ne percera
le mystère
de la transparence.
Et quand je le regarde
c'est lui
qui s'envole.
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