Comment ai-je pu , Romane, au bord de ma vie,
pour les bras d'une autre vite oubliée
perdre ta paume sur ma joue, tes arabesques,
le génie de ton sourire, le fil de tes pensées ?
Comment ai-je cru, Romane, mon amour,
que je ne parviendrai à dépasser
ni ma jalousie, ni mon orgueil, ni mes plaisirs rapides
alors qu'un mot, un souffle de toi me sanctifie ?
Comment ai-je imaginé, Romane, même ivre
même mort, que tu puisses vivre à plus d'un pas,
que tes enfants et que ton nom ne soient pas miens
que ta joie, que ton cri ne jaillissent pour moi ?
Comment ai-je accepté, Romane, à son bras
te croisant, te saluer poliment, mielleux,
quand une tempête déchainée sous mon crâne
emportait en naufrage nos plus belles années ?
Comment n'ai-je pas couru après toi, Romane
lorsqu'à son côté, marchant vers l'autel,
dans les feux et les bruits de la fête
l'homme en blanc vous fit prêter serment ?
Romane, en ces temps j'ai été lâche, vil, inconstant,
et je paie à crédit le mal perpetré contre toi,
me couvrant de sanglots ridicules et vains qui me broient,
pantin pitoyable et abusé au coeur saignant
Pourtant Romane, au delà du gâchis, je sais que tu vis,
Que tes gestes précis dessinent encore dans l'air tiède
Le souvenir de nos amours, et qu'observant tes enfants
Tu peins sur eux le visage d'un autre père...
Paul Azzar
Member Since 21 Dec 2005Offline Last Active Jan 16 2006 09:00 PM