Sa vie
Son oeuvre
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Théophile de Viau
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Né entre mars et mai 1590, à
Clairac-en-Agenais (Lot-et-Garonne) et mort à Paris, le 24 septembre 1626. Il vécut une
enfance bucolique à Boussères, au sein d'une famille protestante et de petite noblesse
et suivit des études au collège de médecine à Bordeaux puis à Saumur. L'adolescent,
au gré d'amitiés douteuses, s'initie à la débauche; poète à gages, il suit une
troupe de comédiens errants.
En 1615, Théophile entre au service du comte de Candale en qualité de secrétaire
poétique. Il a des façons impies et licencieuses qui flattent l'hostilité de
l'aristocratie face au despotisme croissant. À travers les odes et les stances, les
satires et les épigrammes du premier recueil de ses Oeuvres poétiques
(1621-1623), Théophile confesse son libertinage spirituel avec une telle candeur et un
tel succès que la morale en vigueur s'en offense en la personne de deux zélés
jésuites. Au reste, ce temps, qu'inquiète l'agitation protestante, n'est pas à la
clémence. Il abjurera en 1622 la religion de son enfance. En vain. Il n'évitera ni le
scandale qu'aggravent encore, en 1623, la publication du second recueil de ses oeuvres et
surtout celle du Parnasse satyrique, ni ses plus funestes conséquences : en fuite,
il est jugé par contumace et condamné au bûcher.
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Arrêté en septembre, conduit à la prison du Châtelet, il y vivra de 1623 à 1625 et
y écrira quelques-unes de ses pièces les plus durables : la «Lettre de Théophile à
son frère» et la «Maison de Sylvie», suite de dix odes commencées à
Chantilly chez son protecteur, Henri de Montmorency. Grâce à l'intervention de son ami
bien-aimé, des Barreaux, et à la maladresse de ses adversaires, Théophile échappera au
bûcher. Banni, puis gracié, il mourra des suites de sa captivité, un an après sa
libération, à l'âge de trente-six ans.
Maintes fois rééditées, ses Oeuvres poétiques connaîtront au XVII siècle
un succès tel que la gloire de Malherbe même en pâlira. Symbole d'un temps mal assuré,
fort de ses hésitations qui préparent l'avènement de l'ordre classique mais n'y a
encore rien sacrifié, l'art de Théophile a les vertus et les limites de sa
préciosité...
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