L'écartPoèmes de Andrée Chedid Souvent j'habite mon corps jusqu'aux creux des aisselles Je me grave dans ce corps jusqu'aux limites des doigts Je déchiffre mon ventre Je savoure mon souffle Je navigue dans mes veines à l'allure du sang Sur mes pommettes la brise prend appui Mes mains touchent aux choses Contre ma chair ta chair m'établit Souvent d'être mon corps j'ai vécu Et je vis Souvent d'un point sans lieu Ce corps je l'entrevois martelé par les jours assailli par le temps Souvent d'un point sans lieu J'assourdis mon histoire De l'avant à l'après je conjugue l'horizon Souvent d'un point sans lieu Ce corps je le distance Et de cet écart même en alternance Je vis. Poèmes d'Andrée Chedid Voir la liste complète des poètes |