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Les fenêtres

    Du rouge au vert tout le jaune se meurt
    Quand chantent les aras dans les forêts natales
    Abatis de pihis
    Il y a un poème à faire sur l'oiseau qui n'a qu'une aile
    Nous l'enverrons en message téléphonique
    Traumatisme géant
    Il fait couler les yeux
    Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises
    Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche
    Tu soulèveras le rideau
    Et maintenant voilà que s'ouvre la fenêtre
    Araignées quand les mains tissaient la lumière
    Beauté pâleur insondables violets
    Nous tenterons en vain de prendre du repos
    On commencera à minuit
    Quand on a le temps on a la liberté
    Bigorneaux Lotte multiples Soleils et l'Oursin du couchant
    Une vieille paire de chaussures jaunes devant la fenêtre
    Tours
    Les Tours ce sont les rues
    Puits
    Puits ce sont les places
    Puits
    Arbres creux qui abritent les Câpresses vagabondes
    Les Chabins chantent des airs à mourir
    Aux Chabins marronnes
    Et l'oie oua-oua trompette au nord
    Où les chasseurs de ratons
    Raclent les pelleteries
    Étincelant diamant
    Vancouver
    Où le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l'hiver
    Ô Paris
    Du rouge au vert tout le jaune se meurt
    Paris Vancouver Hyères Maintenon New-York et les Antilles
    La fenêtre s'ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumière

Guillaume Apollinaire(1880 - 1918)

Poèmes de Guillaume Apollinaire