La fée Oriande vivait dans son château de Rose-Fleur C'est ici quand ce fut le déclin du printemps l'édification des Roses Oriande y dort comme un parfum venu dans la dernière lettre et quirepose Sur mon cur Entre les deux pétales de cette vernale rose Mais c'est l'été maintenant Oriande y vivrait dans son château de Rose-Fleur Tourné comme nous et l'église vers l'orient Et c'est le soir des roses Les vieilles paroles sont mortes au dernier printemps Des harmonies puissantes et nouvelles jaillissent de mon cur Mais Oriande écrit un L Au ciel Résigne-toi mon cur où le sort t'a fixé Et l'été passera Le printemps a passé Mais Oriande écrit un O En haut Et j'accorde mon luth comme l'on bande un arc Mais Oriande écrit un U Sur le ciel nu Le ciel d'un bleu profond d'un bleu nocturne D'un bleu qui s'épaissit en souhaits en amour En puissante joie Et de mon cur de poète De mon cur qui est la Rose Oriande ruisselle Onde parfumée des chansons Où tu aimes tremper ton âme Tandis que la fée s'endort Oriande s'endort dans son château de Rose-Fleur Guillaume Apollinaire (1880 - 1918) Poèmes de Guillaume Apollinaire |