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IV- Le Nain
- Toi, à cheval! 
- Eh! pourquoi pas! j'ai si souvent 
galopé sur un lévrier du laird de 
Linlithgow! 
Ballade écossaise. 
J'avais capturé de mon séant, dans l'ombre de mes courtines, ce furtif 
papillon, éclos d'un rais de la lune ou d'une goutte de rosée. 


Phalène palpitante qui, pour dégager ses ailes captives entre mes 
doigts, me payait une rançon de parfums! 



Soudain la vagabonde bestiole s'envolait, abandonnant dans mon giron, - 
ô horreur! - une larve monstrueuse et difforme à tête humaine! 


* * 



- Où est ton âme, que je chevauche! - Mon âme, haquenée boiteuse des 
fatigues du jour, repose maintenant sur la litière dorée des songes. » 



Et elle s'échappait d'effroi, mon âme, à travers la livide toile 
d'araignée du crépuscule, par-dessus de noirs horizons dentelés de 
noirs clochers gothiques. 



Mais le nain, pendu à sa fuite hennissante, se roulait comme un fuseau 
dans les quenouillées de sa blanche crinière.

Aloysius Bertrand

Poèmes de Aloysius Bertrand