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A des âmes envolées


Ces âmes que tu rappelles,
Mon coeur, ne reviennent pas.
Pourquoi donc s'obstinent-elles,
Hélas ! à rester là-bas ?

Dans les sphères éclatantes,
Dans l'azur et les rayons,
Sont-elles donc plus contentes
Ou'avec nous qui les aimions ?

Nous avions sous les tonnelles
Une maison près Saint-Leu.
Comme les fleurs étaient belles!
Comme le ciel était bleu!

Parmi les feuilles tombées,
Nous courions au bois vermeil
Nous cherchions des scarabées
Sur les vieux murs au soleil

On riait de ce bon rire
Ou'Éden jadis entendit,
Ayant toujours à se dire
Ce qu'on s'était déjà dit


Je contais la Mère l'Oie ;
On était heureux, Dieu sait !
On poussait des cris de joie
Pour un ciseau qui passait.

Victor Hugo(1802-1885)

Poèmes de Victor Hugo