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Ariettes oubliées - IV

    Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses.
    De cette façon nous serons bien heureuses,
    Et si notre vie a des instants moroses,
    Du moins nous serons, n'est-ce pas ? deux pleureuses.

    Ô que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes,
    À nos voeux confus la douceur puérile
    De cheminer loin des femmes et des hommes,
    Dans le frais oubli de ce qui nous exile !

    Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles
    Éprises de rien et de tout étonnées,
    Qui s'en vont pâlir sous les chastes charmilles
    Sans même savoir qu'elles sont pardonnées.

Paul Verlaine

Poèmes de Verlaine