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Ariettes oubliées - V

    Son joyeux, importun d'un clavecin sonore.
    (PETRUS BOREL)

    Le piano que baise une main frêle
    Luit dans le soir rose et gris vaguement,
    Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile

    Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
    Rôde discret, épeuré quasiment,
    Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle.

    Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
    Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
    Que voudrais-tu de moi, doux chant badin ?

    Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain
    Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
    Ouverte un peu sur le petit jardin ?

Paul Verlaine

Poèmes de Verlaine