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La bonne chanson - III

    En robe grise et verte avec des ruches,
    Un jour de juin que j'étais soucieux,
    Elle apparut souriante à mes yeux
    Qui l'admiraient sans redouter d'embûches ;

    Elle alla, vint, revint, s'assit, parla,
    Légère et grave, ironique, attendrie :
    Et je sentais en mon âme assombrie
    Comme un joyeux reflet de tout cela ;

    Sa voix, étant de la musique fine,
    Accompagnait délicieusement
    L'esprit sans fiel de son babil charmant
    Où la gaîté d'un coeur bon se devine.

    Aussi soudain fus-je, après le semblant
    D'une révolte aussitôt étouffée,
    Au plein pouvoir de la petite Fée
    Que depuis lors je supplie en tremblant.

Paul Verlaine

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