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poeme

Dizain mil huit cent trente

    Je suis né romantique et j'eusse été fatal
    En un frac très étroit aux boutons de métal,
    Avec ma barbe en pointe et mes cheveux en brosse.
    Hablant espanol, très loyal et très féroce,
    Œil idoine à œillade et chargé de défis.
    Beautés mises à mal et bourgeois déconfits
    Eussent bondé ma vie et soûlé mon coeur d'homme.
    Pâle et jaune, d'ailleurs, et taciturne comme
    Un infant scrofuleux dans un Escurial...
    Et puis j'eusse été si féroce et si loyal !

Paul Verlaine

Poèmes de Verlaine