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poeme

Malines

    Vers les prés le vent cherche noise
    Aux girouettes, détail fin
    Du château de quelque échevin,
    Rouge de brique et bleu d'ardoise,
    Vers les prés clairs, les prés sans fin...

    Comme les arbres des féeries
    Des frênes, vagues frondaisons,
    Échelonnent mille horizons
    À ce Sahara de prairies,
    Trèfle, luzerne et blancs gazons.

    Les wagons filent en silence
    Parmi ces sites apaisés.
    Dormez, les vaches ! Reposez,
    Doux taureaux de la plaine immense,
    Sous vos cieux à peine irisés !

    Le train glisse sans un murmure,
    Chaque wagon est un salon
    Où l'on cause bas et d'où l'on
    Aime à loisir cette nature
    Faite à souhait pour Fénelon.

    Août 1872.

Paul Verlaine

Poèmes de Verlaine