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Sagesse I - XVIII

    Et j'ai revu l'enfant unique : il m'a semblé
    Que s'ouvrait dans mon coeur la dernière blessure,
    Celle dont la douleur plus exquise m'assure
    D'une mort désirable en un jour consolé.

    La bonne flèche aiguë et sa fraîcheur qui dure !
    En ces instants choisis elles ont éveillé
    Les rêves un peu lourds du scrupule ennuyé.
    Et tout mon sang chrétien chanta la Chanson pure.

    J'entends encor, je vois encor ! Loi du devoir
    Si douce ! Enfin, je sais ce qu'est entendre et voir,
    J'entends, je vois toujours ! Voix des bonnes pensées,

    Innocence, avenir ! Sage et silencieux,
    Que je vais vous aimer, vous un instant pressées,
    Belles petites mains qui fermerez nos yeux !

Paul Verlaine

Poèmes de Verlaine