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Sagesse I - V

    Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles
    Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal.
    Et ces yeux, où plus rien ne reste d'animal
    Que juste assez pour dire : " assez " aux fureurs mâles
    Et toujours, maternelle endormeuse des râles,
    Même quand elle ment, cette voix ! Matinal
    Appel, ou chant bien doux à vêpre, ou frais signal,
    Ou beau sanglot qui va mourir au pli des châles !...

    Hommes durs ! Vie atroce et laide d'ici-bas !
    Ah ! que du moins, loin des baisers et des combats
    Quelque chose demeure un peu sur la montagne,

    Quelque chose du coeur enfantin et subtil,
    Bonté, respect ! Car qu'est-ce qui nous accompagne,
    Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il ?

Paul Verlaine

Poèmes de Verlaine