Le banc de bois
Il était là, ce banc de bois impatient.
Dans ce parc luxuriant.
Le bord du lac nous appelait à une extase.
En canot verni sur son eau de topaze.
Nous avons écouté notre désir
Nous nous sommes assis avec plaisir
Nos corps étaient droits ; mais petit à petit
Ils se sont détendus
Ta main cherchait la mienne
La mienne au chaud dans ta paume
Calleuse, large et si réconfortante
Nous nous sommes sentis si bien.
Nous regardions les couples passer.
Ne faisions-nous pas parti de cette audition
Amoureuse dansant aux battements du coeur?
Le toucher de nos mains nous le certifiait.
Une poésie aux rythmes du désir nous propulsa
Dans une transe aux mille couleurs
Quand nos lèves se sont effleurées
Se sont ouvertes pour libérer nos langues
Impertinente impatience d’avoir tant attendu
L’impulsion de nos rêves de fous
Nous buvions à la même coupe de cet élixir
Nos langues nous témoignaient cet enchantement.
Nous étions ivres, non de vin
Mais des souffles de nos cœurs effreinés
Qui nous promettaient tant de délices
Des signes avant-coureurs de nos corps…
D’un même accord, nos corps se lèvent
Se pressent, se touchent, se découvrent
Nos mains passent sous le dernier rempart
De nos vêtements en flammes
Nos yeux s’accrochent, pas besoin de mots
Nos passions se comprennent
Pas besoin de faux-fuyants, nous pénétrons
Le langage de nos sens.
Si longtemps aiguisés par tant de mois
De séparation où la cruelle étendue de la mer
Affûtait nos imaginations.
Viens adoucir ce feu qui flambe dans nos reins.
Le banc de bois sera désormais gravé
Dans nos mémoires respectives.
Nous y plongerons au cœur de ce souvenir
Quand tristesse voilera nos cœurs de chagrin.
La rosée t’attend… Nacrey XxX