Il y a quelquefois
Au détour d’un manège
Une image d’autrefois
Qui vicieusement m’assiège.
Des visages inconnus
Pourtant si familiers
Des gestes sans retenue
De chaleur, d’amitié
Qui font vibrer mon cœur
Un bref instant
Puis gagne la torpeur
Quand revient le néant.
Il me semble parfois
Reconnaître de tels gens
Hébétés et pantois
Dans mon appartement.
Je les vois sangloter
J’aimerais les aider
Mais comment faire cela ?
Je ne les connais pas
Et puis mes chers enfants
Me prennent tout mon temps.
Il y a Amour
Qui survint un beau jour
Quand j’étais occupé
A me supprimer.
Elle me regarda
De ses grands yeux limpides
Mon rasoir m’enleva
De ses petites mains timides
Et elle vint lentement
Se blottir contre moi
En murmurant
« Besoin de toi, papa ».
Elle avait tes cheveux
Ton air altier
La beauté de tes yeux
Et ton nez retroussé.
Elle ne me quitta plus,
Ensoleillant mon cœur
Jetant sur les murs nus
Un voile de bonheur.
Un jour qu’Amour et moi
Juste après le dîner
Regardions en silence
Des gouttes s’évader
Avec persévérance
De la grande baie vitrée
Je vis ton visage aimé.
Un bref instant,
Ensorcelant,
Qui me fixait,
Nimbée d’un éclat blanc,
Pur, iridescent,
Tu me regardais,
Comme on regarde un enfant.
Avec sévérité,
Comme pour me gronder.
Qu’avais-je donc fait ?
Pour que tu m’en veuille tant ?
Je me suis levé
J’ai couru pour te serrer
Si fort
J’ai à peine senti
Qu’on empoignait mon corps
Une douleur infinie
Me fit crier alors
Une fois de plus je partis
Dans le néant, la re-mort.
Lorsqu’enfin je sortis
De mon engourdissement
Je compris
La cause de ton agacement
Devant moi apparut
Assis en tailleur
Mon fils nouveau-venu
Parlant avec sa sœur
Il me ressemblait tant
Que j’en fus tout ému
On me l’avait confié
Car il ne t’aimait plus
Le petit garnement…
Je saurai bien ,moi
Lui dire avec le cœur
Que d’entre toutes les mères
C’est bien toi la meilleure
Et qu’au creux de ton sein
Se trouve le bonheur
Bientôt tu verras
De baisers il te couvrira.
Je l’appelai Destin
Tu ne m’avais dit son nom
Et il se sent très bien
Là dans notre maison.
Tu n’es pas revenue ici
Mais je sais que bientôt
Nous serons tous réunis
Heureux et sans barreaux.
Ils disent qu’un soir de juin
Il y a si longtemps
Tu portais en ton sein
Notre premier enfant
Et j’ai pris ta vie
Comme fou, par jalousie
Par vengeance aussi.
Mais ce sont des ragots
D’horribles racontars
Et c’est pourquoi il ne faut
Pas que je perde espoir
Tu vas venir bientôt
Nous enlever de cette vie
Et reformer là-haut
Notre belle famille
Je t’attends mon aimée
Viens donc me chercher …
Au détour d’un manège
Une image d’autrefois
Qui vicieusement m’assiège.
Des visages inconnus
Pourtant si familiers
Des gestes sans retenue
De chaleur, d’amitié
Qui font vibrer mon cœur
Un bref instant
Puis gagne la torpeur
Quand revient le néant.
Il me semble parfois
Reconnaître de tels gens
Hébétés et pantois
Dans mon appartement.
Je les vois sangloter
J’aimerais les aider
Mais comment faire cela ?
Je ne les connais pas
Et puis mes chers enfants
Me prennent tout mon temps.
Il y a Amour
Qui survint un beau jour
Quand j’étais occupé
A me supprimer.
Elle me regarda
De ses grands yeux limpides
Mon rasoir m’enleva
De ses petites mains timides
Et elle vint lentement
Se blottir contre moi
En murmurant
« Besoin de toi, papa ».
Elle avait tes cheveux
Ton air altier
La beauté de tes yeux
Et ton nez retroussé.
Elle ne me quitta plus,
Ensoleillant mon cœur
Jetant sur les murs nus
Un voile de bonheur.
Un jour qu’Amour et moi
Juste après le dîner
Regardions en silence
Des gouttes s’évader
Avec persévérance
De la grande baie vitrée
Je vis ton visage aimé.
Un bref instant,
Ensorcelant,
Qui me fixait,
Nimbée d’un éclat blanc,
Pur, iridescent,
Tu me regardais,
Comme on regarde un enfant.
Avec sévérité,
Comme pour me gronder.
Qu’avais-je donc fait ?
Pour que tu m’en veuille tant ?
Je me suis levé
J’ai couru pour te serrer
Si fort
J’ai à peine senti
Qu’on empoignait mon corps
Une douleur infinie
Me fit crier alors
Une fois de plus je partis
Dans le néant, la re-mort.
Lorsqu’enfin je sortis
De mon engourdissement
Je compris
La cause de ton agacement
Devant moi apparut
Assis en tailleur
Mon fils nouveau-venu
Parlant avec sa sœur
Il me ressemblait tant
Que j’en fus tout ému
On me l’avait confié
Car il ne t’aimait plus
Le petit garnement…
Je saurai bien ,moi
Lui dire avec le cœur
Que d’entre toutes les mères
C’est bien toi la meilleure
Et qu’au creux de ton sein
Se trouve le bonheur
Bientôt tu verras
De baisers il te couvrira.
Je l’appelai Destin
Tu ne m’avais dit son nom
Et il se sent très bien
Là dans notre maison.
Tu n’es pas revenue ici
Mais je sais que bientôt
Nous serons tous réunis
Heureux et sans barreaux.
Ils disent qu’un soir de juin
Il y a si longtemps
Tu portais en ton sein
Notre premier enfant
Et j’ai pris ta vie
Comme fou, par jalousie
Par vengeance aussi.
Mais ce sont des ragots
D’horribles racontars
Et c’est pourquoi il ne faut
Pas que je perde espoir
Tu vas venir bientôt
Nous enlever de cette vie
Et reformer là-haut
Notre belle famille
Je t’attends mon aimée
Viens donc me chercher …