Il était florentin
Berger des Appenins
Sombre dur et sévère
Corps et âme de fer
Dans son royaume de pierre
Une vie de misère
Minces réserves des jours d'hiver
Blanche torpeur, faim délétère
Dur labeur pour les beaux jours
Champs, pâturages, grimper toujours
La montagne prend, use et dévore
Comme châtaigner, elle noue ce corps
Dans cet enfer, nul asile
Une solution: reste l'exil
Nouvelle patrie, nouveau ciel
Pays de fer et de charbon
Chaque jour descendre au fond
Arracher au roc, à pleines pelles
Pépites d'ébène, fragments de suie
Péril et poussière règnent ici
Mais la vie est déjà plus facile
Le progrès dope le quotidien
Après les années difficiles
Le dur labeur paie enfin
Et se tissent de nouveaux liens
Entre ces compagnons d'exil
La conscience naît d'un sort commun
Unis au fond, unis au front
Camarades de peine et d'espoir
De rouge se teintent leurs haillons
Tous attendent le grand soir
Victoires éphémères, droits grignotés
Pendant que la mine fait son oeuvre
Utopie juste effleurée
Alors que déjà se désoeuvre
L'industrieuse vallée
Mensonges, tours et manoeuvres
Noirs beffrois abandonnés
La mine enfin prend son dû
Lente agonie, poumons brûlés
Corps asphyxié, vieillard perclus
S'éteint tout comme la vallée
A mon grand-père ....
Berger des Appenins
Sombre dur et sévère
Corps et âme de fer
Dans son royaume de pierre
Une vie de misère
Minces réserves des jours d'hiver
Blanche torpeur, faim délétère
Dur labeur pour les beaux jours
Champs, pâturages, grimper toujours
La montagne prend, use et dévore
Comme châtaigner, elle noue ce corps
Dans cet enfer, nul asile
Une solution: reste l'exil
Nouvelle patrie, nouveau ciel
Pays de fer et de charbon
Chaque jour descendre au fond
Arracher au roc, à pleines pelles
Pépites d'ébène, fragments de suie
Péril et poussière règnent ici
Mais la vie est déjà plus facile
Le progrès dope le quotidien
Après les années difficiles
Le dur labeur paie enfin
Et se tissent de nouveaux liens
Entre ces compagnons d'exil
La conscience naît d'un sort commun
Unis au fond, unis au front
Camarades de peine et d'espoir
De rouge se teintent leurs haillons
Tous attendent le grand soir
Victoires éphémères, droits grignotés
Pendant que la mine fait son oeuvre
Utopie juste effleurée
Alors que déjà se désoeuvre
L'industrieuse vallée
Mensonges, tours et manoeuvres
Noirs beffrois abandonnés
La mine enfin prend son dû
Lente agonie, poumons brûlés
Corps asphyxié, vieillard perclus
S'éteint tout comme la vallée
A mon grand-père ....