I
STATUE D'OR
Lorsque mes yeux se ferment
J'ai ton nom dans la tête
Et ta voix me réveille
Lorsque le jour se lève.
Par les volets entr'ouverts
Les poussières dessinent
Ton corps à travers le soleil
Comme une statue d'or.
II
PAPILLON DE NUIT
Tes cils sur tes yeux
Comme un papillon de nuit
Dans la lumière d'ambre
D'une lampe jaunie
Le silence bruyant
De ton regard m'agite
Et ma main tremble
A épeler ton nom.
III
ÎLE
Tu redeviens une île
Au milieu de la mer
Lorsque ma tête se vide
A murmurer ton nom.
IV
L'ECHO DE LA MER
Au fond de ta nuit
De collines vertes
Mes lèvres réveillent
Ton corps amolli de sommeil
Dans des draps de fleurs ocres.
Ta résistance feinte réclame
La caresse de mes mains
Sur ta peau de soleil et de miel.
J'ai soif de ton corps
Qui se tend comme un arc
Par la flèche d'un désir acéré.
Sentir ton souffle régulier
Qui s'élève, zéphyr de tes rêves
Et ma tête sur ton ventre
Comme un coquillage
Qui renvoie l'écho de la mer
Dans un parfum de sel.
V
OASIS BLONDE
Ton cœur intransigeant
M'appelle à l'horizon bleui
D'un été qui s'achève
Derrière les nuages mauves
De tes yeux embués
De sommeil et de rêves
Ta vie court entre mes doigts
Comme une source vive
Et ma vie flotte comme un bouchon
Sur les vagues de ton corps
Un soleil secret
Au fond de tes yeux verts
Eclate cette nuit
En étincelles d'or
Tu es le dimanche de mes semaines
Mon oasis blonde
Toujours humide et douce
Au milieu de ces jours
De mirages et de doute
Où nos corps mélangés
Mesurent le temps qui passe
Au rythme lent d'un fleuve
Qui évapore au loin
Ses nuages discrets
Dans la chaleur d'un feu nocturne
Adouci de poussières de pluie
Tu restes ma soif et ma faim
Quand ta bouche sur ma peau
Et tes mains dans ma tête
Me réveillent d'un parfum évanoui.
VI
A L'OMBRE DE TES PAUPIERES
A la pointe des arbres
Rougis par le soleil
Je bois tes yeux
Ainsi que les étoiles
De cette nuit de lait.
La chaleur de tes bras
M'emprisonne
Comme un insecte
L'abat-jour d'une lampe.
Assoiffée de lumière
Et pimentée de sel
Tu attises le feu
D'un horizon qui tombe
Lorsque glisse sur nos corps
Le satin chaud
D'une chanson d'été.
Dans la barque de tes désirs
Je voyage en secret
Mais les flots de ta voix
Me ramènent sans cesse
Aux rives de ta bouche
Au port de tes caresses.
Visage contre visage
Enveloppée de ton parfum
Et bercée par mes lèvres
La houle de ton corps
Agite l'écume bleue
De nos mains caressant
Les vagues d'un océan
Qui monte.
La nuit habille
Ta nudité de cristal
D'un givre de frissons
Lorsque les étoiles éteignent
L'éclat de ton regard
Dans un cri finissant
Et que le silence étale
Nos corps enchevêtrés
Au lac humide de notre lit.
Je veux encore
Malgré le temps qui fuit
Me souvenir de toi
Comme d'une aube qui se lève
Et ne vivre cette vie
Qu'à l'ombre de tes paupières.
VII
TOI ET MOI
Toi et moi
Enlacés dans le grenier
De nos souvenirs
Agitons les poussières grises
D'un quotidien de cendre
Pour retrouver l'île verte
De nos espoirs secrets.
La clé de ton regard agile
A réouvert les portes chaudes
De mon cœur de mai
Qui fête ces retrouvailles
Dans l'encre violette
De mots couchés sur le papier.
VIII
LES VAGUES DE TA TENDRESSE
Dans cette chambre ronde
Aux tapisseries fleuries
De vieux rose et d'or sombre
Ton corps s'allonge
Et étire les bras d'un fleuve
D'amour et d'ambre
Sur le drap chaud de la nuit.
Ton corps retrouvé
Ton corps au doux parfum de mousse
Ton corps habillé de ton âme
Colore en bleu mon ciel
Et tes paupières de cendre refroidie.
Les pas de mon cœur
Sur le plancher moiré
Des ocres de septembre
Se font l'écho sonore
De tes lèvres meurtries.
Je retrouve ton nom
Au puits de mes caresses
Et la sève de ta voix
Sous l'écorce de ta peau
Comme des mains de liège
Sur les vagues de ta tendresse.
Dans le phare de mon cœur
Enveloppé de nuit
Grésille lentement le feu
De tes souffrances enfuies.
IX
DESIRS
L'angoisse d'exister
Est cette bougie qui fond
Aux flammes du regard
Dans la clarté rassurante
Du gris-vert de tes yeux.
Jeté sur des chemins
De nostalgie ancienne
L'écho du silence
Résonne en moi
En onde transparente
Et pure.
La nuit sur mon corps
Fixe l'empreinte de tes mains
Et sur ma peau tes ongles
Déchirent dans un cri
Le voile silencieux
De tes désirs enfouis.
*****************************************************************