Peau De Larme
J'avais épuisé mes Vierges et mes rires
Et mon Vieil étandard se faisait précieux
La musique battait Essentielle, et de cire
Aux ruelles enflées, j'étais capricieux!
Le pavé tout serein me foulait, inlassable
Et je vis ébétté ce que je fus, soudain
Fol' amant d'un Ailleurs Odieux, d'une fable,
Là, nu encor, ce que je vis fut lointain
Des lampions tapageurs aux boureaux éclatants
Du péché Radieux aux soutanes aimées
Je devins Univers, mes rougeurs au devant
Du Bordel érudit que je vins à gagner
Le corps Humble et puissant, j'entrais au Café Rouge
Saltimbanque de Satines abîmes, Frêles!
Les liqueurs évidentes (c'est l'âme qui bouge!)
M'emplissaient d'Evangile : Etre? Fraîche nouvelle!
Vertes, Brunes, toutes à me joncher, Navrantes
Fulminaient! Et je bus la paresse engourdie,
Je devins ces Langueurs aux promises latentes
Ô Vierges courtisanes! Putes infinies!
J'en ai vu de la Faune, et de l'humain qui braille
A ces corsets étroits : Ce fût âpre Jeunesse,
Et dentelle! Oh la la...Ce fût toute Mitraille!
A ces lèpres arides je fus une messe
Une Cantate noire qui mousse! Qui mousse!
-Ah mon Afrique reine! Je fus homme, encor!
Ces pays ébênes avaient chassé mes frousses,
Et la Gloire! Mon souffle se fît une mort
Et je vis une femme blémie, des epoux;
Deux ou trois symphonies, martelant au bonheur
Mon Niger velouté, Ma ballade de poux!
Les velours impériaux m'avaient pris de fureur;
Et je crus deviner une Vue d'odyssées:
Des pélicans! Du souffre! Et des phoques ésthètes;
Seigneur! Je vis des glaciers pourpres! Zélés!
De la brise de miel; Ah! J'y baignais ma tête!
Et je croisai mon saint Jean-Baptiste, si beau!
Traquant de sa gondole le doux Leviathan;
Les vierges humaient un parfum de caveau:
Mes ardeurs étaient ainsi qu'Azur au néant!
Les flots bouillaient! Bavaient mes langueurs inéfables!
De tendres étourneaux crépitaient au massacre;
Le Bel Ange arpentait ces eaux neuves de sables
Et mille bataillons se pretaient à mon sacre
Harpons et conquérants!Mélomanes aimées!
La bataille était vive de Lacrimosa;
Je fûs beau: Les cadavres de mai égrénnés
Se mêlaient à mes peaux; Mon dieux si Fracas!
Le desert fût savant, les gondoles des hommes
Et je sus la beauté: Je suis un Pendu!
Mes guerriers flottaient, ce fût là toute somme
A mes sangs de Midi. L'éternité se tut
Les époques blessaient, illuminant vos lyres
Ô monstres! Délires! Licornes et patries!
Mon poumon se pâmait à dégraffer mes Rires
Délicieux! Je fus un oracle de suie;
Mes pélicans et mes phoques avaient passé:
Les peaux belles et mièvres morcelaient une aube
Et Jean-Baptiste, là, gisait à confier
Une brave Merveille (Qui fût une daube!)
- "Tendez l'oreille, Fou! La musique n'est qu'une!
Voyez Dragons! Aciers! L'amour des archanges!"
Le pauvret s'exaltait aux royaumes des Dunes,
Inclinant tous ses fronts au Pamphlet de mes langes;
Les extases courrues encore, béliqueuses
Exercaient une Fronde à mon âme; Démons!
Les aphtes euphoriques, Méthèques et creuses
Ennivraient génereuses un vin d'Orion
Prince noir Bienheureux je fixai le bonheur
A ma grande Saturne; Délires! Délires!
L'impossible venait, j'inventais une Soeur:
Ma bêtise avouée! Mon aimable satyre!
Je retournais rêveur aux anciens naufrages:
Terres de cirques et tragédies déconfites
Les couleurs avaient fuit de Moi; Je n'ai plus l'âge!
Aquarelles, dehors! Afrique! Toi, un mythe?
Vivant encore mais homme, je revis le Faux:
- "Un rêve, cher Enfant! Ce sont les fées, les tendres!"
La belle dégobillait dans le caniveau
Cette langue que je ne su jamais entendre!
J'avais épuisé mes Vierges et mes rires
Et mon Vieil étandard se faisait précieux
La musique battait Essentielle, et de cire
Aux ruelles enflées, j'étais capricieux!
Le pavé tout serein me foulait, inlassable
Et je vis ébétté ce que je fus, soudain
Fol' amant d'un Ailleurs Odieux, d'une fable,
Là, nu encor, ce que je vis fut lointain
Des lampions tapageurs aux boureaux éclatants
Du péché Radieux aux soutanes aimées
Je devins Univers, mes rougeurs au devant
Du Bordel érudit que je vins à gagner
Le corps Humble et puissant, j'entrais au Café Rouge
Saltimbanque de Satines abîmes, Frêles!
Les liqueurs évidentes (c'est l'âme qui bouge!)
M'emplissaient d'Evangile : Etre? Fraîche nouvelle!
Vertes, Brunes, toutes à me joncher, Navrantes
Fulminaient! Et je bus la paresse engourdie,
Je devins ces Langueurs aux promises latentes
Ô Vierges courtisanes! Putes infinies!
J'en ai vu de la Faune, et de l'humain qui braille
A ces corsets étroits : Ce fût âpre Jeunesse,
Et dentelle! Oh la la...Ce fût toute Mitraille!
A ces lèpres arides je fus une messe
Une Cantate noire qui mousse! Qui mousse!
-Ah mon Afrique reine! Je fus homme, encor!
Ces pays ébênes avaient chassé mes frousses,
Et la Gloire! Mon souffle se fît une mort
Et je vis une femme blémie, des epoux;
Deux ou trois symphonies, martelant au bonheur
Mon Niger velouté, Ma ballade de poux!
Les velours impériaux m'avaient pris de fureur;
Et je crus deviner une Vue d'odyssées:
Des pélicans! Du souffre! Et des phoques ésthètes;
Seigneur! Je vis des glaciers pourpres! Zélés!
De la brise de miel; Ah! J'y baignais ma tête!
Et je croisai mon saint Jean-Baptiste, si beau!
Traquant de sa gondole le doux Leviathan;
Les vierges humaient un parfum de caveau:
Mes ardeurs étaient ainsi qu'Azur au néant!
Les flots bouillaient! Bavaient mes langueurs inéfables!
De tendres étourneaux crépitaient au massacre;
Le Bel Ange arpentait ces eaux neuves de sables
Et mille bataillons se pretaient à mon sacre
Harpons et conquérants!Mélomanes aimées!
La bataille était vive de Lacrimosa;
Je fûs beau: Les cadavres de mai égrénnés
Se mêlaient à mes peaux; Mon dieux si Fracas!
Le desert fût savant, les gondoles des hommes
Et je sus la beauté: Je suis un Pendu!
Mes guerriers flottaient, ce fût là toute somme
A mes sangs de Midi. L'éternité se tut
Les époques blessaient, illuminant vos lyres
Ô monstres! Délires! Licornes et patries!
Mon poumon se pâmait à dégraffer mes Rires
Délicieux! Je fus un oracle de suie;
Mes pélicans et mes phoques avaient passé:
Les peaux belles et mièvres morcelaient une aube
Et Jean-Baptiste, là, gisait à confier
Une brave Merveille (Qui fût une daube!)
- "Tendez l'oreille, Fou! La musique n'est qu'une!
Voyez Dragons! Aciers! L'amour des archanges!"
Le pauvret s'exaltait aux royaumes des Dunes,
Inclinant tous ses fronts au Pamphlet de mes langes;
Les extases courrues encore, béliqueuses
Exercaient une Fronde à mon âme; Démons!
Les aphtes euphoriques, Méthèques et creuses
Ennivraient génereuses un vin d'Orion
Prince noir Bienheureux je fixai le bonheur
A ma grande Saturne; Délires! Délires!
L'impossible venait, j'inventais une Soeur:
Ma bêtise avouée! Mon aimable satyre!
Je retournais rêveur aux anciens naufrages:
Terres de cirques et tragédies déconfites
Les couleurs avaient fuit de Moi; Je n'ai plus l'âge!
Aquarelles, dehors! Afrique! Toi, un mythe?
Vivant encore mais homme, je revis le Faux:
- "Un rêve, cher Enfant! Ce sont les fées, les tendres!"
La belle dégobillait dans le caniveau
Cette langue que je ne su jamais entendre!