
Anciens parfums, subtils embruns
Les chemins des lunes bleues
nciens parfums, subtils embruns
Du fond de tes marines
S'évanouissent les vieux parfums.
Restent de subtils embruns
Ou des brumes trop fines.
Parfois, il arrive que je devine
Un souvenir, un presque rien
Tellement puissant, tellement divin
Que la toile à nouveau s'illumine.
Caressant d'une main malhabile
La trame du temps qui était nôtre
Avec les héliotropes et puis l'épeautre
Voilà le bonheur à nouveau qui défile.
Sur les contours escarpés de cette île
Où l'on n'a jamais vu de bons apôtres
Ni récité ni même entendu de patenôtre
Je viens en rôdeur, élire domicile.
Ne m'en veux point de m'incruster
Mais j'aime les vieux tableaux
Ils sont comme des milliers d'hublots
Qui m'encouragent à accoster.
J'y dresserai un peu mes quartiers ;
Je m'habillerai en matelot
Pour voir le rhum couler à flot
Puis, en silence, je m'en repartirai.
Du fond de tes marines
S'évaporent d'anciens parfums.
Restent de subtils embruns
Qui envahissent ma poitrine.
Malgré les brumes, je devine
Des pays, des rivages divins,
Des je ne sais quoi, des presque rien ;
Je redécouvre des aigues-marines.
Arwen Gernak
Le chemin des lunes bleues