Il parle d'un ailleurs
Qu'il ne peut raconter
Range ses souvenirs
En mémoire empêchée
Evoque le passé
D'un temps émietté
Relate l'indicible
De ses mots calcinés
Il se meut en inerte
Et son regard tourné
Vers les restes épars
D'un pays disparu
Semble ne plus savoir
Se rappeler demain
Son chemin porte au loin
Mais il est immobile
Enfermé dans un monde
Dont tout lieu est éteint
Il cherche en vain sa route
Parmi les hommes sourds
Et leurs enfants aveugles
Qui ne comprennent pas
Que les jours sont comptés
Et rien n'est expliqué
Et il marche toujours
Revenant sur ses pas
Son bâton de mendiant
Trace sur le chemin
Une ligne de cendres
Dans un désert absent.
Qu'il ne peut raconter
Range ses souvenirs
En mémoire empêchée
Evoque le passé
D'un temps émietté
Relate l'indicible
De ses mots calcinés
Il se meut en inerte
Et son regard tourné
Vers les restes épars
D'un pays disparu
Semble ne plus savoir
Se rappeler demain
Son chemin porte au loin
Mais il est immobile
Enfermé dans un monde
Dont tout lieu est éteint
Il cherche en vain sa route
Parmi les hommes sourds
Et leurs enfants aveugles
Qui ne comprennent pas
Que les jours sont comptés
Et rien n'est expliqué
Et il marche toujours
Revenant sur ses pas
Son bâton de mendiant
Trace sur le chemin
Une ligne de cendres
Dans un désert absent.
Ecriture directe où l'âme trouve sa force, sa source, son repère dans la brisure du temps, la rupture majeure des êtres, la faillite des pensées (comme l'a proclamé Ardorno)
Nous sommes... ce nomade immobile, cet orphelin du temps qui ne passe pas, cet apatride qui ne sait plus où poser son corps mort-vivant sur la terre cendrée.
Démunis des mots eux-mêmes, du sens que nous prétendons leur donner nous croyons avancer sur des chemins aveugles qui finalement n'expliquent rien.
Rien ne fait écran, rien ne masque...
Alors,
Survivants.
Que sommes-nous d'autres ?
Alors,
Ecrire encore et encore des poèmes...nous en avons besoin, pour nous ré-approprier ce que l'on nous a volé, notre âme.
Merci à toi Semha
Emrys