Parisienne

Paris la douce au ciel d’été
Bleu myosotis ennuagé,
Paris fébrile au pas pressé,
Odeur de pain, trottoirs mouillés.
A la Concorde éclaboussée,
Brillent pavés à pluie glissée,
L’Orangerie s’est réveillée
Et le Grand Palais est trempé.
Paris automne, rue des Rosiers
Et ses épices parfumées,
Paris brouillard en blanc grisé
Toute de brume enrubannée,
Paris arbres ensoleillés
Ou d’orages bouleversés.
Grenelle attend, impatientée,
Que le métro vienne à son quai,
Tandis qu’Auteuil embourgeoisé
S’endort sur ses jardins secrets.
Le Pont des Arts est habité
De ses passants tout étonnés
Par la Seine renouvelée,
Le Mont Parnasse est en gaîté
Et Chaillot s’en vient demander
Qu’à son théâtre soit donné
Spectacle en habit de soirée.
Paris hiver, tout enneigée,
Des Boulevards jusqu’au Sentier,
Paris boudeuse a trop fumé,
Paris rieuse, illuminée
A ses terrasses et cafés,
De tous ses amants embrasés,
Paris heureuse au mois de Mai.