
L'enfant s'en va
S'en va de son pas léger
Le coeur un peu serré
Un sourire timide aux lèvres
Il s'en va, c'est la rentrée,
Les pieds pleins de poussière
Les cheveux malmenés par le vent
Il s'en va trottinant.
Au seuil de la classe
Calme oppressant
Tourbillon de regards
Ses yeux noirs étincelants,
S'enflamment
Où est donc passée ma voisine
La blanche Sana aux tresses dorées
Et la petite Mona au teint basané
Ce chenapan d' Ilias
Et ce gros lard d' Abbas
Miriam qui ne sèche jamais un cours
Et Inès, la petite chipie, si pleine d'humour?
Des trous béants parsèment les rangées
Silence de mort caressé par la pénombre
Le temps s'arrête de couler
Une larme muette lui brûle la joue
Et l'enfant déjà vieilli
D'un pas de plomb
Se pliant au destin
Se traîne comme il peut
Vers des lendemains
Incertains...
FETHI, le 24 janvier 2009