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LITANIES POUR QATRE SAISONS (première partie)

Posté par richard TR, 11 avril 2009 · 598 visite(s)

Ici

les mots prennent racine

dans un alphabet de terre rouge



où se corrompt l'accent

d'un air de farandole








Racines profondes

ensemencées de sang



Ce n'était qu'un peu de rien



Une odeur d'herbe sèche

arrachée à la solitude de ton corps



Moisson amère de la terre



Epousailles en noir








De père en fils

on puisait l'eau

à grand seau d'espèrance



Pourtant

rien ne nous retenait



La légende voulait

que chaque bâtisse

ait son puits de détresse







A l'angle d'une rue

étroite comme une veine

nous apparaît parfois

un visage familier



Le temps alors s'immobilise

à la fraîcheur des murs épais



Seul

le rire brûlant d'une cloche

déchire le silence de midi







A présent

la forêt brûlait



Une odeur immuable de sève

cognait au front des mots



De funèbres sanglots

de broussailles

nous révèlaient

les racines de notre mémoire



Sur l'écorce

de nos lèvres fertiles

se consumait l'espoir des fougères







Furtive

était l'image



Les mots

venaient après



Témoigner en silence

l'absence retrouvée







Nous n'avions jamais

appris à lire

le cheminement des fleuves



Mais nous songions parfois



A la recherche

de quels éléments



- L'itinéraire des corps







Terres arides

mouillées de brumes



Dans le flot bleu de tes yeux

une autre densité



Une attente incertaine



Mais que de corbeaux morts

pour un épouvantail







En cercle

autour d'un grand feu d'incertitudes

nous partagions le silence



Derrière chaque visage

un autre visage

éclairait notre absence



Un vent de braise

nous ouvrait le chemin







Forêt obscure

où murmure le chant d'un enfant



A la lisière de l'ombre

la nuit prolonge

sa silhouette



Près du ruisseau

meurent les bêtes







Sur le mur

habillé de chaux

nos ongles

avaient inscrit

l'inquiétude du silence



Dans l'ombre

nous écoutions craquer

les meubles anciens



La solitude

avait l'odeur de la cire

et du bois mort



Une toile d'araignée

nous révélait la sagesse







La misère était là

corbeau noir sur la grève



Ondes éphémères

suspendues à tes lèvres

un rien de liqueur

au coin de la lande



Inexorablement

nos pas s'enfonçaient

dans des marécages brouillards



Parfois

une lumière éclair

déchirait ton regard de terre







La roche avoue l'érosion

l'empreinte se dérobe



Dans leurs parodies nautonières

les vagues figurent le rivage



Dune après dune

le sable écrit la plage



Chaque pas nous rapproche

de l'ultime escale



Ouvrons grands les yeux

pour ne pas succomber au voyage







Ne fallait-il pas

retourner les masques



Le rivage s'éloignait

de la citadelle



Nous espérions encore

que la porte ne se ferme

sur un paysage de cendres



On crut reconnaître

dans le vol des oiseaux migrateurs

le langage des bourgeons



L'écume de nos doutes

nous ramenait toujours au port







Farouche

était le silence



Sous la grande ourse

la forêt brûlait

d'un automne précoce



Il nous restait encore

à témoigner du chemin quotidien



A partager

cette espérance

cette générosité d'humus







Citadelle

de béton

où pousse un brin d'herbe



En marge

du vertige

la nuit porte le jour



Su les pans de murs

glissent des ombres détounées







Septembre

une odeur forte de genièvre



Dissimulée

dans l'insouciance des buis

l'ombre maléfique du sorcier



L'oiseau

pareil à un éclair

perce l'énigme du vent



Soudain

dans le regard ocre du fauve

le désarroi se cicatrise


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< Litanies pour quatre saisons" Première partie . Richard Taillefer



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