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LITANIES POUR QATRE SAISONS (suite et fin)

Posté par richard TR, 11 avril 2009 · 767 visite(s)

Adossée au comptoir

la solitude se nie

dans le marc d'un café arrosé




Ici

on tue le temps

à petit jeu

au hasard d'un dé jeté



Dehors

la rue semble porter

le deuil des oripeaux

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Dans le noir

les enfants ont peur

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La nuit sera longue à mourir







Au bleu de nos paupières

familière la neige s'endormait

fraîche comme un oreiller blanc



Ce n'était qu'au matin

dans un brouillard de cheveux blonds

qu'un rayon de soleil

saluait nos pas d'enfant







Traversée

par la brume

la neige reposait

dans la confidence des mousses



Nous ignorions tout encore

de la légende du loup



Sous nos pas

brûlait le givre



La nuit

viendrait assez tôt

nous initier aux rites du mystère







Aux hasard des ronces

reposent de vieilles pierres



Les chimères se sont tues



Seule

une croix de bois

témoigne d'une absence habitée







Dans l'immobilité des horloges

rein n'indiquait autre chose



Les mâts de cocagne

succédaient aux mâts de cocagne



L'enfance sans un mot

grimpait aux liserons du doute



En vain

nous cherchions

une lueur de fougère

un printemps de ronces







Le regard

cherche le regard

mais nul n'écoute

le silence des autres



Dans la plaine

passent des trains

vides de tout voyage







Parler

était chose rare



Les mots cognaient

au gel des palissades



On déposait l'absurde

dans de vastes tombereaux antiques



L'enfance sans un cri

précédait le cortège







A l'instant méridien

où la nuit pénètre la mémoire

le crépitement du bois sec

dans l'âtre de la cheminée

fait frissonner nos corps

d'une étrange incertitude



Le vent

à même la terre

corrompt son existence







Un regard

épris d'hirondelles

figurait le retour du printemps



L'hiver

avait tissé

sur nos fronts d'argile

de larges sillons



Des jours encapuchonnés

il ne restait

qu'une odeur de vanille

un flanc posé

sur le bord de la fenêtre



Dans la cheminée de nos doutes

reposaient encore

les cendres de l'espérance







Après la saison des noces

la moisson se voulait maternelle



Les moissonneuses-lieuses

battaient l'air frais du matin



D'un pas tranquille

le geste lent

les hommes au teint

couleur des blés mûrs

étreignaient les bottes de paille

de leurs bras louds

comme des tenailles

à faire l'amour



Peu à peu

le champ se dénudait

se sa crinière blonde

laissant apparaître

le calvaire secret

d'un monde en migration







Errance des labours



Au creux du sillon

le soc converse

avec la rugosité de la terre



Chaque graine

est un feu d'artifice

promis aux noces du printemps





Litanies pour quatre saisons ( Richard Taillefer. Prix Froissart. les éditions des cahiers Froissart)













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