Adossée au comptoir
la solitude se nie
dans le marc d'un café arrosé
Ici
on tue le temps
à petit jeu
au hasard d'un dé jeté
Dehors
la rue semble porter
le deuil des oripeaux
[/size]
Dans le noir
les enfants ont peur
[/size]
La nuit sera longue à mourir
Au bleu de nos paupières
familière la neige s'endormait
fraîche comme un oreiller blanc
Ce n'était qu'au matin
dans un brouillard de cheveux blonds
qu'un rayon de soleil
saluait nos pas d'enfant
Traversée
par la brume
la neige reposait
dans la confidence des mousses
Nous ignorions tout encore
de la légende du loup
Sous nos pas
brûlait le givre
La nuit
viendrait assez tôt
nous initier aux rites du mystère
Aux hasard des ronces
reposent de vieilles pierres
Les chimères se sont tues
Seule
une croix de bois
témoigne d'une absence habitée
Dans l'immobilité des horloges
rein n'indiquait autre chose
Les mâts de cocagne
succédaient aux mâts de cocagne
L'enfance sans un mot
grimpait aux liserons du doute
En vain
nous cherchions
une lueur de fougère
un printemps de ronces
Le regard
cherche le regard
mais nul n'écoute
le silence des autres
Dans la plaine
passent des trains
vides de tout voyage
Parler
était chose rare
Les mots cognaient
au gel des palissades
On déposait l'absurde
dans de vastes tombereaux antiques
L'enfance sans un cri
précédait le cortège
A l'instant méridien
où la nuit pénètre la mémoire
le crépitement du bois sec
dans l'âtre de la cheminée
fait frissonner nos corps
d'une étrange incertitude
Le vent
à même la terre
corrompt son existence
Un regard
épris d'hirondelles
figurait le retour du printemps
L'hiver
avait tissé
sur nos fronts d'argile
de larges sillons
Des jours encapuchonnés
il ne restait
qu'une odeur de vanille
un flanc posé
sur le bord de la fenêtre
Dans la cheminée de nos doutes
reposaient encore
les cendres de l'espérance
Après la saison des noces
la moisson se voulait maternelle
Les moissonneuses-lieuses
battaient l'air frais du matin
D'un pas tranquille
le geste lent
les hommes au teint
couleur des blés mûrs
étreignaient les bottes de paille
de leurs bras louds
comme des tenailles
à faire l'amour
Peu à peu
le champ se dénudait
se sa crinière blonde
laissant apparaître
le calvaire secret
d'un monde en migration
Errance des labours
Au creux du sillon
le soc converse
avec la rugosité de la terre
Chaque graine
est un feu d'artifice
promis aux noces du printemps
Litanies pour quatre saisons ( Richard Taillefer. Prix Froissart. les éditions des cahiers Froissart)
[size="4"]
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la solitude se nie
dans le marc d'un café arrosé
Ici
on tue le temps
à petit jeu
au hasard d'un dé jeté
Dehors
la rue semble porter
le deuil des oripeaux
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Dans le noir
les enfants ont peur
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La nuit sera longue à mourir
Au bleu de nos paupières
familière la neige s'endormait
fraîche comme un oreiller blanc
Ce n'était qu'au matin
dans un brouillard de cheveux blonds
qu'un rayon de soleil
saluait nos pas d'enfant
Traversée
par la brume
la neige reposait
dans la confidence des mousses
Nous ignorions tout encore
de la légende du loup
Sous nos pas
brûlait le givre
La nuit
viendrait assez tôt
nous initier aux rites du mystère
Aux hasard des ronces
reposent de vieilles pierres
Les chimères se sont tues
Seule
une croix de bois
témoigne d'une absence habitée
Dans l'immobilité des horloges
rein n'indiquait autre chose
Les mâts de cocagne
succédaient aux mâts de cocagne
L'enfance sans un mot
grimpait aux liserons du doute
En vain
nous cherchions
une lueur de fougère
un printemps de ronces
Le regard
cherche le regard
mais nul n'écoute
le silence des autres
Dans la plaine
passent des trains
vides de tout voyage
Parler
était chose rare
Les mots cognaient
au gel des palissades
On déposait l'absurde
dans de vastes tombereaux antiques
L'enfance sans un cri
précédait le cortège
A l'instant méridien
où la nuit pénètre la mémoire
le crépitement du bois sec
dans l'âtre de la cheminée
fait frissonner nos corps
d'une étrange incertitude
Le vent
à même la terre
corrompt son existence
Un regard
épris d'hirondelles
figurait le retour du printemps
L'hiver
avait tissé
sur nos fronts d'argile
de larges sillons
Des jours encapuchonnés
il ne restait
qu'une odeur de vanille
un flanc posé
sur le bord de la fenêtre
Dans la cheminée de nos doutes
reposaient encore
les cendres de l'espérance
Après la saison des noces
la moisson se voulait maternelle
Les moissonneuses-lieuses
battaient l'air frais du matin
D'un pas tranquille
le geste lent
les hommes au teint
couleur des blés mûrs
étreignaient les bottes de paille
de leurs bras louds
comme des tenailles
à faire l'amour
Peu à peu
le champ se dénudait
se sa crinière blonde
laissant apparaître
le calvaire secret
d'un monde en migration
Errance des labours
Au creux du sillon
le soc converse
avec la rugosité de la terre
Chaque graine
est un feu d'artifice
promis aux noces du printemps
Litanies pour quatre saisons ( Richard Taillefer. Prix Froissart. les éditions des cahiers Froissart)
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