IL ME FAUT LE TEMPS
Cette nuit, j'ai rêvé de la mort, cessation enivrante de la ligne de ma vie, gifle claquante à l'affirmation naïve du "je suis de ce monde".
Cette rose perdue, livrée aux chiens de L'après, avait cette saveur, ce goùt exquis du quotidien réussit. Et la boue, la vermine, et la honte de l'opprobre, et l'épine de la couronne, et le non du oui, et le peut-être du je ne sais pas, vieillissaient, marquaient de rides la confiance de mon moi. Le temps, peau de chagrin, réjouissait comme le manquement à la vérité, chantage minutieux répétitif de l'abandon.
Et la question latente du sursitaire "ai-je encore la jeunesse ? " enflait comme le cancer du cerveau. Mémoire brûlée sur la place public : Jeanne d'Arc du patrimoine livrée aux flammes de la mort.
Je suis d'un âge, je suis de cet âge où l'orgueil semble encore légitime, où l'adieu ridicule joue dans la durée, où la patience est la monnaie du "déjà ! ".
Je me décompose au fil régulier de mes bougies, je suis le singe de la montre, et l'heure finie, laisse la place alors à la suivante. Victoire de la fin, perversion de l'expérience. Lassitude de la continuité.
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Alejandro.