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Voyages...

Posté par lio..., 17 juillet 2010 · 401 visite(s)

Mon soleil est d'orient, cotonnades écrues
Au flocage si dense et gaufrées d'or humide,
Où là-haut je dénoue, étouffantes et drues
Des écharpes soyant quelque safre livide.

Aux abords qu'il égoutte en suant l'amidon,
L'ether bistre alourdit le chiffon de mes poses.
Du ciel bas faïencé comme un chaud céladon
Dans l'écrin de mes soirs, le soleil meurt en rose.

Comme imbu de l'ailleurs, je me sais décadent,
Des candeurs qui aspirent mon coeur de vieux singe.
Citronnelle et kapok, odorant l'occident,
M'auront fait saisonnier et porter d'autre linge

Quand les fleurs dans leur soie s'ouvrent aux quiètudes,
Infrangible douceur de l'onguent parfumé.
Sur la paume et les doigts, l'aromate est prélude,
Un ailleurs attouchant, au désir allumé...

Je veux y retourner, là-bas où rien ne m'use
Que ce fuseau du jour et son plafond tangible,
Haussant des lianes denses sous des cieux de gible,
Tressées dans la moiteur en volute profuse...

A ce voyage-là, sans les pensées vétustes
Qui disent de mon temps tout un monde d'ennui,
Je meurs aux petits feux que j'allume aujourd'hui,
De ce désir comblé sur des pulpes adustes.

Une tentation forte, un souffle débridant
Aura mis dans vos yeux quelques paillons de braise.
Mousson de volupté aux lèvres que je baise,
Vos corps seront mouillés et mon coeur trépidant.

Je veux sans détourner le bras de la rivère,
Enlacer de vos courbes, la légèreté.
Ce fond que ma main trouble, a l'opiniâtreté,
Aux lunes d'eau posées, de rendre la lumière,

Et j'ose y retourner, là-bas où elles vont l'erre
Sur les embruns nués d'aussi blancs nymphéas,
Quand les carènes bleues effeuillant hevéas
Et euphorbes laiteuses écument ma terre.