As-tu du feu?

Qu’est devenue la flamme prométhéenne
Dont l’éblouissant éclat illumina un temps
nos cavernes
Se serait-elle éteinte faute de combustible,
abandonnée dans les ourlets usés du temps
Fut-elle volée par quelques pillards dont les mains
sales ne saisissent que pour souiller la moindre splendeur
Ainsi j’ erre en de hauts lieux du savoir humain où pourtant
règne un médiéval obscurantisme, assistant, impuissant, au naufrage
annoncé de milles vaisseaux d’espoirs.
Chantez, ô poètes du monde entier, la triste odyssée qui fut nôtre
Que vos bouches, à jamais porteuses de regrets, racontent ces paisibles
et lointains rivages où nous devions prendre pied.
Que ceux à venir sachent bien ces palais de pures merveilles
d’où ils furent chassé.
En votre art affranchi des liens mortels de la cupidité,
subsiste les ruines et vestiges d’un céleste royaume.
S’y cachent désormais les licornes et les fées
Ainsi que le peuple des Faunes
Trouvons les mots justes, ceux qui parlent au cœur
Posons-les sur nos plus anciennes, nos plus belles mélodies
C’est là notre tâche, notre ultime labeur,
notre maigre victoire sur l’ignorance et la nuit