Brouet métaphorique

La bottine à tuyères,
le soulier turbo-réacté
les godasses à moteur-fusée,
déchirant dans un grand fracas
l’azur maculé d’ombres nerveuses
La sandale en postcombustion, l’ivresse de la vitesse,
la chimérique épopée d’un clown en orbite
et surtout, surtout,
le lent balancement des étoiles
La perceptible oscillation du moindre photon
dans le prisme mensonger du regard
l’exquise saveur de l’illusion
à la lumière d’un quasar
et surtout, surtout
l’insondable
le profond
l’immuable
l’improbable
le mystérieux
chantier des possibles…
Là où s’échafaudent
des lendemains, du futur
des en temps et lieux,
et même, et même
des navires pour bientôt.
Puis ces mots
tous ces mots
qui crèvent et déchirent l’écran
pareils aux premier rôles
des plus somptueuses productions
qui éclaboussent d’une éphémère
vérité la pittoresque toile où soudain
se peint le destin
Tous ces mots, avides et désireux
de porter l’espoir, si maigre,
si frêle soit-il…
Ces mots grandioses
comme humanité
sagesse, ou bien
générosité
Étrange variable
à peine croyable
un improbable élan
dans l’équation du vivant…