« Je te donne ces vers afin que si mon nom ... »
(Charles Baudelaire)
« Je te donne ces vers…» mais je sais que mon nom
N'abordera jamais « aux époques lointaines »
Et ne franchira pas, colporteur de rengaines,
Le passage indécis où se fait le renom.
Que sera-t-il pour toi, bien plus tard, le prénom
Que te murmurera ta mémoire incertaine
Dans les nuits d'insomnie où toute quête est vaine ?
Que te sera ce mot qui te dit deux fois « non » ?
Et ton cœur oublieux laissera au tréfonds
Des magmas indécis où les vies se défont
Rouiller mon souvenir comme au fond de la mer
L’épave. Et cependant, fugace, au creux des reins,
Tu as senti courir un frisson doux-amer
Car le corps n’oublie pas le plaisir qui l’étreint.
(Charles Baudelaire)
« Je te donne ces vers…» mais je sais que mon nom
N'abordera jamais « aux époques lointaines »
Et ne franchira pas, colporteur de rengaines,
Le passage indécis où se fait le renom.
Que sera-t-il pour toi, bien plus tard, le prénom
Que te murmurera ta mémoire incertaine
Dans les nuits d'insomnie où toute quête est vaine ?
Que te sera ce mot qui te dit deux fois « non » ?
Et ton cœur oublieux laissera au tréfonds
Des magmas indécis où les vies se défont
Rouiller mon souvenir comme au fond de la mer
L’épave. Et cependant, fugace, au creux des reins,
Tu as senti courir un frisson doux-amer
Car le corps n’oublie pas le plaisir qui l’étreint.