SOIR D'ETE

SOIR D’ÉTÉ

Alors qu'à l'horizon des ombres incertaines,
Annoncent que bientôt la journée va finir,
Je respire un air pur à l'odeur de verveine,
Et sens monter en moi de tendres souvenirs.

Oui, c'était bien ici qu'à longueur de soirées,
Je venais contempler, tendre béatitude,
La mer aux doux reflets et le ciel azuré,
Couronnant de nuées les hautes altitudes.

En ces nuits féeriques, où la nature entière
Va bientôt s‘endormir dans une calme nuit,
Les sons se font plus doux et monte de la terre,
Un sentiment étrange qui soudain m'envahit.

Et voilà que tout tourne et que tout s'humanise,
Je suis heureuse de tout, surtout de petits riens,
La valse des regrets jamais ne s'éternise,
Elle nous fait danser en songeant à demain !

Chère âme de poète en voici des ivresses,
De songeuses langueurs, aux longs soupirs sans fin,
Tu regardes en arrière, la voilà ta détresse,
Pauvre sentimental au coeur de baladin.

Calme tes ardeurs, regarde les étoiles,
Embrasse d'un regard la voûte constellée,
Elève donc tes yeux vers ces lampions d'opale,
Et puis referme-les sur des rêves bleutés...

Contemple avec tendresse ta jeunesse déchue,
Elle est partie un jour de soleil brûlant,
Mais la fraîcheur du soir apporte la sagesse,
Et sache bien qu'il est des automnes charmants.


Marie JOLIVAL