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DEUX BALLADES POUR UN REVE

Posté par Marie JOLIVAL, 15 avril 2010 · 679 visite(s)

RECUEIL OMBRE ET LUMIERE

DEUX BALADES POUR UN REVE

C’est vrai, je suis un peu poète,
Petit poète, sans aucun doute !
Mais si tu veux prenons la route
Qui conduit à l’embarcadère,
Je te montrerai mon bateau
Souvent j’embarque pour Cythère
Avec de joyeux matelots…
L’embarcation est fort légère
Je l’ai faite de papier,
Papiers de soie, papiers froissés,
J’y inscris des mots par milliers.
Mais avec toi, Jean de la Lune
Sur notre bateau d’infortune
Bientôt nous atteindrons la côte,
De Vénus nous serons les hôtes ;
Je te montrerai ma maison,
Coquilles de noix, murs de carton
Et sous son toit en peaux d’agrumes
Nous irons regarder l’écume
Qui me fabrique un beau jardin
Parterres de mousse et de satin.
J’y ai planté des éphémères,
Oui c’est bien là le cimetière
De mes amants, de mes amours
Rêve d’un soir, rêve d’un jour !
Mais surtout n’aie pas peur pour toi
Car toi tu es Jean de la Lune
Et quand tu me prends dans tes bras,
Je ne me sens pas importune !…
Dans tes yeux en forme de cœurs
Je vois souvent briller des pleurs…
Abrite-moi sous ton manteau
Et repartons vers le bateau
Naviguons vite vers le port
De notre terre, de notre sort,
Mais là ! Sur le quai dans la nuit
Jean de la Lune est reparti !
Il s’est élevé dans les nues
Moi, je n’en suis pas revenue.
Un peu fada, un peu poète,
Moitié mytho, moitié prophète,
Je m’en irai vers d’autres routes
Afin d’effacer tous mes doutes.
Je pars ce soir pour Samarcande
Je vais voir ma vieille marchande.
J’achèterai des fils de soie
Et je tisserai des vers pour toi.
Quand tu iras chez mon cousin
Il te donnera mes quatrains
Ce n’est jamais qu’un ver à soie
Mais il travaille très fort pour moi.
Je m’envole vers le désert
Et là, au pied du monastère
Je vais de surprise en surprise :
Jean de la Lune sur un chameau,
Venait vers moi, sans dire un mot.
Arrivé là, il prit ma main, il la serra,
Sur sa bestiole il me hissa,
Et au pied de Sainte Catherine
Je connus des amours divines !…
Sous la tente d’un vieux bédouin
Sa tête posée sur mes seins
J’embarquai pour le septième ciel
Où tout se découvrit en pastel.
Et si c’est ça la terre promise
Tends-moi encore la coupe exquise
De ton amour, de tes désirs
Tu sais tout faire pour me séduire.
Mais les beaux rêves ont une fin
Je m’éveille : en ce matin
Je me retrouve dans ma chambre
Et sur un petit tas de cendres
Je vois un minuscule bateau
Où sont inscrits ces quelques mots
Je t’aime…
Pour moi il n’y en a qu’une
Et c’est signé
Jean de la Lune.

Marie JOLIVAL





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