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J'avais pris le train

Posté par David Gandil, 18 juillet 2011 · 471 visite(s)

J'ai ouvert doucement mes pauvres yeux,
J'étais allongé ici, sur la terre.
Le ciel, lui, était gris, manquant de bleu,
Et moi, malheureux, car plus rien n'est clair.

La terre était noire, rouge et marron.
Je ne pouvais plus bouger, faire un pas.
Il y avait quelques cris, tirs et bonds,
Puis le silence et moi, toujours par là.

On étais tous là, le ventre troué,
Les balles lors du bal, en nous, dansaient,
Nous étions tant, aujourd'hui, nous dormons,
Et on ne se soucie plus tant de nous.

Nous avons tous joué avec la mort,
Un jeu d'enfant pour adultes sauveurs,
Et là, voici maintenant notre sort.
Comme oubliés, on a faim, on a peur.

Sur le front, au coeur, j'avais mal partout,
Je portais toujours ma foi, une croix,
Un chapelet, dans ma main. Je suis fou.
Près du coeur, elle m'épuisait, crois-moi.

Je me suis mis à prier et penser.
Ô ma femme, mon fils, ma fille, pleurent,
Je le sais car on peut l'imaginer.
Famille, religion, Ô pauvre coeur.

Mes souvenirs me passent par la tête.
Ici-bas, j'étais heureux, amoureux,
J'étais auprès d'eux, j'espérais des fêtes,
J'étais rêveur ! Ô mon amour, adieu !

Ô ces beaux hivers quand je frissonnait,
Tu étais mon printemps, beau en couleurs,
J'étais ton été qui te réchauffait,
Et ton automne orangé, ton bonheur.

Je voyais sa main qui se rapprochait,
Dans le ciel, c'était bien lui, Monseigneur,
Un bruit assourdissant m'éblouissait,
Et puis plus rien, j'étais touché au coeur.

David Gandil, 18 juillet 2011



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