Regarde sans frayeur la fin de toutes choses,
Consulte le miroir avec des yeux contents,
On ne voit point tomber ni tes lys ni tes roses,
Et l’hiver de ta vie est ton second printemps.
La Belle Vieille – François Maynard (1582-1646)
Fera-t-il froid, à l’hiver de nos vies ?
Donnera-t-il, ce soleil de décembre
Ressuscitant les fleurs de notre chambre,
Juste un moment, en minutes ravies ?
Quatre ou cinq fleurs, ça suffit pour un vase,
Pour des cœurs las, pour un poème aussi ;
Les mots cueillis ont sève de récit,
Si c’est l’amour qui fait fleurir la phrase.
Les aurons-nous, nos lys et puis nos roses
Pour embaumer, l’espace d’un instant,
Et célébrer l’attrait de nos vingt ans
Parti trop tôt, comme des fleurs écloses ?
Aurons-nous peur de toute finitude,
En fleur fanée, en geste sans vigueur,
En fier sourire, en regard sans lueur,
Sans la chaleur, par un hiver trop rude ?
Ne craignons rien, nous n’aurons plus d’envies,
Plus de miroir, mais pour second printemps
Un seul sommeil, jusqu’à la fin des temps,
Sans plus de froid, à l’hiver de nos vies.
Amicalement.
hasia